Dernière mise à jour à 09h34 le 07/03
L'extrême droite et les forces populistes se disputent le pouvoir en Italie après leur forte percée aux élections générales de dimanche qui, si elles n'ont pas désigné nettement un vainqueur, ont toutefois marqué la défaite du Parti démocrate (centre-gauche) du Premier ministre sortant Paolo Gentiloni.
Selon les dernières projections, la coalition de centre-droite dirigée par l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi a obtenu 37% des voix, suivie du Mouvement 5 étoiles (32%) et de la coalition de centre-gauche dirigée par le Parti démocrate (23%.)
Matteo Renzi a démissionné lundi de son poste de président du Parti démocrate après avoir reconnu une "défaite claire et nette".
"Nous n'avons pas pu briser le tourbillon de l'extrémisme", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse télévisée, précisant que le Parti démocrate ne négocierait pas avec les vainqueurs et basculerait dans l'opposition.
Le ministère italien de l'Intérieur a annoncé un taux de participation d'au moins 73%.
Luigi di Maio, chef du Mouvement 5 étoiles, a d'ores et déjà annoncé que son parti était prêt à négocier avec toutes les autres formations. En effet, bien que ses sièges au parlement aient triplé, le parti ne dispose pas de la majorité nécessaire pour former un gouvernement.
Matteo Salvini, président de la Ligue, parti hostile à l'immigration et à l'Union européenne, a écarté l'idée de participer à un gouvernement "fourre-tout", affirmant que sa coalition avec le parti Forza Italia de M. Berlusconi était "en droit" de former un gouvernement.
Les deux forces ont juré de prendre le contre-pied de la politique d'immigration actuelle, de revenir sur la réforme impopulaire sur la retraite, de réduire considérablement les impôts et de mettre en place une politique sociale généreuse.
Les Italiens ont voté dimanche pour élire 315 sénateurs et 630 députés après une campagne émaillée de violences politiques sur fond de ressentiment envers les immigrés, de persistance du chômage (11%) et de reprise économique léthargique.
Le mois dernier, un Italien lié à la Ligue de Matteo Salvini a ouvert le feu sur des Africains à Macerata, faisant six blessés. Selon la police, il s'agissait d'une attaque à caractère raciste.
Lundi à Florence, un Italien a été arrêté après avoir abattu un vendeur de rue africain.
Dans un autre incident, des inconnus ont mis le feu à la porte d'une mosquée à Padoue (nord), a rapporté lundi l'agence de presse ANSA.
Plus de 180.000 migrants, venus principalement d'Afrique, sont entrés en Italie en 2016, contre un peu moins de 120.000 en 2017 et environ 5.300 jusqu'ici en 2018, selon les dernières données du ministère italien de l'Intérieur.