Dernière mise à jour à 09h34 le 07/03
La décision unilatérale de Washington de retirer l'essentiel des effectifs de son ambassade à La Havane est une décision "politiquement motivée" qui affectera des milliers de personnes à Cuba et aux Etats-Unis, a dénoncé lundi Carlos Fernandez de Cossio, directeur général des affaires américaines au ministère cubain des Affaires étrangères.
Il a estimé devant des journalistes que la décision du Département d'Etat américain de retirer définitivement la majorité de son personnel de l'île, annoncée vendredi dernier, n'avait rien à voir avec leur sécurité. Pour lui, "c'est une autre invention politique de plus qui s'inscrit dans la longue histoire d'hostilité de Washington envers le peuple de Cuba".
Plus de 20 diplomates américains et des membres de leur famille ont déclaré avoir subi une perte d'audition, des acouphènes, des vertiges, des maux de tête et de la fatigue. Ces incidents de santé ont été signalés pour la première fois en novembre 2016 et Washington a dit soupçonner des "attaques acoustiques" contre ses personnels.
La décision de Washington aura un impact sur les services consulaires pour les Cubains qui devront désormais se rendre dans des pays tiers pour y obtenir des visas d'émigration et de tourisme aux Etats-Unis, a déploré M. Fernandez.
"Les Etats-Unis infligent une sanction financière à des milliers de familles, ainsi qu'une souffrance et un sentiment d'insécurité. Washington est responsable du coût humanitaire de cette décision", a-t-il accusé. Le responsable cubain a par ailleurs rejeté le mot "attaques" utilisé par le Département d'Etat pour qualifier l'origine de ces problèmes de santé, assurant que Cuba garantissait la sécurité de tous les diplomates.
Ni le Département d'Etat ni les agences spécialisées et les scientifiques américains n'ont trouvé la moindre preuve de telles attaques, a-t-il dit.
L'administration Trump, qui a en partie réduit la détente avec Cuba, avait déjà fortement réduit le personnel de son ambassade à La Havane après ces ''incidents de santé'' et expulsé 15 diplomates cubains en poste à Washington en octobre dernier.
Les Etats-Unis n'ont pas formellement accusé Cuba d'être l'auteur de ces attaques, mais Donald Trump a déclaré en octobre qu'il pensait que La Havane en était responsable.