Dernière mise à jour à 08h58 le 04/04
Israël a annulé un accord conclu avec les Nations Unies sur la prise en charge des demandeurs d'asile africains, un jour seulement après l'avoir officialisé, a indiqué mardi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Lundi après-midi, lors d'une conférence de presse télévisée, M. Netanyahou avait annoncé qu'un accord avait été trouvé avec le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Cet accord annulait le plan gouvernemental d'expulsion des demandeurs d'asile érythréens et soudanais ; en lieu et place de ces expulsions, la moitié des demandeurs d'asile devaient être relogés dans les pays occidentaux et les autres autorisés à rester en Israël.
Mais M. Netanyahou a annoncé lundi soir sur sa page Facebook qu'il avait décidé de suspendre la mise en place de cet accord. Il a en effet été critiqué par d'importants ministres de son gouvernement, qui lui reprochent de ne pas avoir été consultés avant la signature de l'accord, et par les activistes ultra-nationalistes, qui exigent l'expulsion de tous les réfugiés.
Mardi après-midi, le bureau du Premier ministre a publié un communiqué annonçant l'annulation de l'accord.
D'après ce communiqué, M. Netanyahou a rencontré des activistes anti-migrants du sud de Tel Aviv, où vivent la plupart des demandeurs d'asile, pour les informer de l'annulation de l'accord.
"Chaque année, je prends des milliers de décisions bénéfiques à l'Etat d'Israël. Il arrive qu'une décision doive être reconsidérée", a expliqué M. Netanyahou.
Ces derniers mois, le gouvernement israélien a essayé de faire avancer un plan prévoyant l'expulsion des demandeurs d'asile vers le Rwanda ou l'emprisonnement illimité de tous ceux refusant l'expulsion.
Mais le 15 mars, suite aux pétitions déposées par les associations de défense des droits de l'Homme, la cour Suprême a temporairement gelé le plan d'expulsion. M. Netanyahou a déclaré avoir été contraint d'accepter le plan onusien car le New Israel Fund, un organisation israélienne des droits de l'Homme, et l'Union européenne avaient fait pression sur le Rwanda pour que ce dernier revienne sur son accord avec Israël.
Mardi, la chaîne d'information Channel 10 TV a rapporté que le Rwanda n'avait jamais accepté un tel accord.
Les chiffres officiels publiés par le ministère de l'Intérieur montrent qu'Israël compte environ 42.000 migrants africains, dont beaucoup vivent dans les quartiers pauvres du sud de Tel Aviv.
Les autorités israéliennes les considèrent comme une menace pour l'identité juive israélienne et ont adopté une série de mesures contre eux.