Dernière mise à jour à 15h43 le 09/05
Le président américain Donald Trump a annoncé mardi le retrait de son pays de l'accord sur le programme nucléaire iranien (aussi connu sous le nom de Plan d'action global conjoint) conclu en 2015 entre l'Iran et le groupe P5+1 (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).
M. Trump a justifié cette décision en accusant le gouvernement iranien de soutenir le terrorisme, de développer des missiles, de nuire à sa propre économie et de menacer la stabilité de la région et du monde.
Les accusations de M. Trump ont largement été condamnées, seuls ses fidèles alliés israélien et saoudien ayant exprimé leur soutien à cette décision.
Le président iranien Hassan Rohani a immédiatement répondu que l'Iran continuerait à respecter l'accord malgré le départ des Etats-Unis, qui, ajoute-t-il, "n'ont jamais été fiables ces dernières décennies".
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et la Turquie, alliés fermes de Washington dans le cadre de l'OTAN, regrettent cette décision de M. Trump et s'inquiètent de ce qu'elle impliquera pour le processus de non-prolifération nucléaire et la stabilité au Moyen-Orient.
Pour Khaled el-Mountasser, chercheur et professeur libyen spécialiste des relations internationales, le retrait de Washington de l'accord sur le programme nucléaire iranien est une décision irréfléchie qui menace la région.
"Toute la communauté internationale s'opposera à ce retrait", estime-t-il.
Aux critiques, M. Trump réplique : "Quand je fais des promesses, je les tiens". Il est vrai qu'en janvier, il avait déjà affirmé qu'il ne reconduirait pas la politique de suspension des sanctions américaines en Iran.
Cela étant, cette parole tenue ne doit pas faire oublier que son compte Twitter regorge de promesses bafouées à l'ironie frappante, en particulier depuis son investiture. Ainsi, le président américain a ordonné des frappes en Syrie malgré l'absence de preuves solides d'une attaque à l'arme chimique, alors même qu'il avait autrefois publié sur Twitter des statuts tels que "N'attaquons pas la Syrie, remédions aux problèmes des Etats-Unis", "Oublions la Syrie et rendons à l'Amérique sa grandeur!" ou encore "Si Obama attaque la Syrie et que des civils innocents sont blessés ou tués, l'image du président et des Etats-Unis seront écornées".