Dernière mise à jour à 08h25 le 15/05
L'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, très largement critiquée dans le monde, a été entachée par de très violents incidents à la frontière entre la Bande de Gaza et Israël, après que les soldats israéliens aient tiré à balles réelles sur les manifestants massés devant la barrière de séparation, faisant, selon les dernières estimations, au moins 55 morts, dont 8 enfants, et plus de 2 000 blessés chez les Palestiniens, le plus grand nombre depuis la guerre de Gaza en 2014.
A part les Etats-Unis, la condamnation a été quasi-unanime dans le monde. Des dizaines de milliers de personnes avaient afflué vers la frontière terrestre de l'enclave côtière, certains s'approchant de la barrière israélienne, une ligne dont les dirigeants de l'Etat hébreu avaient dit que les Palestiniens ne seraient pas autorisés à la franchir.
La Turquie a été parmi les plus virulentes dans ses réactions, accusant la décision controversée de Donald Trump de déplacer l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem d'être à l'origine du « massacre » d'aujourd'hui. Le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré : « Nous maudissons le massacre perpétré par les forces de sécurité israéliennes, encouragées par cette mesure, contre les Palestiniens participant à des manifestations pacifiques ». Même l'Egypte a également sévèrement critiqué Israël, mettant en garde contre des « répercussions négatives » après que les Forces de défense israélienne (FDI) aient ouvert le feu sur les Palestiniens qui protestaient contre le mur de la frontière de Gaza.
Des nuages de fumée noire émanant de pneus incendiés par les manifestants s'étaient d'abord élevés dans l'air tandis que les forces israéliennes ont utilisé des drones pour larguer d'énormes quantités de gaz lacrymogène. Des manifestants, certains armés de frondes, ont ensuite lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes, qui ont tiré des volées de gaz lacrymogène et procédé à des tirs intenses. Un manifestant a déclaré : « Aujourd'hui est le grand jour où nous allons traverser la barrière et dire à Israël et au monde que nous n'accepterons pas d'être occupés pour toujours. Beaucoup sont peut-être tombés en martyrs aujourd'hui, mais le monde entendra notre message. L'occupation doit finir ».
Donald Trump a également été condamné à Washington, où des dizaines de manifestants ont bloqué Pennsylvania Avenue, qui relie la Maison Blanche et le Capitole, pendant environ deux heures devant l'hôtel Trump International. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a en revanche salué le président américain pour avoir fait « l'histoire », disant « Quel jour émouvant pour le peuple d'Israël et l'Etat d'Israël. Président Trump, en reconnaissant l'histoire, vous faites l'histoire. Aujourd'hui, l'ambassade du pays le plus puissant du monde, notre plus grand allié, les Etats-Unis, s'est ouverte ici. Nous sommes ici à Jérusalem et nous sommes ici pour rester ». Il a par ailleurs affirmé que les tireurs israéliens avaient ouvert le feu en état de légitime défense.