Un officiel israélien critique Erdogan après l'expulsion de l'ambassadeur israélien en Turquie

Un officiel israélien a critiqué mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan qu'il a qualifié "d'hypocrite", suite à la décision d'Ankara d'expulser l'ambassadeur israélien en Turquie en réponse au massacre à Gaza.

"Erdogan est le plus grand provocateur", a affirmé le ministre israélien des Renseignements et des Transports, Israel Katz, sur son compte Twitter."L'hypocrisie ne connaît aucune limite".

"Israël continuera à défendre ses frontières du Hamas et des terroristes du Jihad qui tentent de faire du mal à nos citoyens", a-t-il écrit.

Le gouvernement turc a décidé d'expulser l'ambassadeur israélien afin de protester contre le meurtre de dizaines de manifestants palestiniens lundi dans la Bande de Gaza, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Plus tôt, M. Erdogan avait qualifié ces événements de "génocide".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a répondu à M. Erdogan en affirmant que ce dernier "fait partie des plus grands partisans du Hamas et (qu')il ne fait aucun doute qu'il comprend bien le terrorisme et les massacres".

"Je lui conseille de ne pas nous parler de moralité", a suggéré M. Netanyahou dans un communiqué publié en son nom.

La Turquie a rappelé son propre ambassadeur en Israël lundi. L'Afrique du Sud en a fait de même.

Mardi, les critiques internationales ont gagné en intensité. Sur demande du Koweït, le Conseil de Sécurité de l'ONU devrait convoquer une réunion d'urgence plus tard dans la journée afin de discuter de ces exactions.

De violents affrontements ont eu lieu le long de la clôture qui sépare l'enclave palestinienne assiégée et Israël lundi. Au moins 60 personnes, dont des mineurs, ont trouvé la mort et plus de 2700 autres ont été blessées, selon le ministère palestinien de la Santé.

Les liens entre Israël et la Turquie se sont beaucoup détériorés depuis quelques années, notamment en raison de l'occupation israélienne de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie.

En 2010, les relations ont été rompues, quand des commandos israéliens avaient pris d'assaut le Mavi Marmara, un navire solidaire à destination de Gaza, et tué neuf passagers.

En 2016, les liens se sont normalisés grâce à l'accord de rapprochement qui a suivi les excuses de M. Netanyahou.