Dernière mise à jour à 09h45 le 18/05
Le Sénat américain a confirmé jeudi la nomination de Gina Haspel à la tête de l'Agence centrale du Renseignement (CIA) des Etats-Unis, malgré ses liens avec le programme d'interrogatoires poussés controversé que l'agence avait mis en place par le passé.
Mme Haspel sera la première femme du pays à devenir directeur de la CIA.
La nomination a été confirmée un jour après que la Commission du Sénat sur le renseignement a voté par 10 voix contre 5 en faveur de la nomination de Mme Haspel au poste de nouveau directeur de la CIA.
La nomination de Mme Haspel est très critiquée en raison des liens qu'elle avait avec les anciennes activités de renvoi, de détention et d'interrogatoire, menées dans les années qui ont suivi les attentats du 11 septembre, assorties de méthodes d'interrogatoire qualifiées de "renforcées", telles que le waterboarding (simulacre de noyage), désormais largement reconnues comme des actes de torture.
En 2002, Mme Haspel a supervisé une prison secrète en Thaïlande où étaient pratiquées des techniques d'interrogatoire brutales et des années plus tard, elle a détruit des bandes magnétiques d'interrogatoires enregistrés par la CIA.
Le rôle spécifique qu'elle a joué dans le cadre du programme demeure classifié.
Plus de cent amiraux et généraux à la retraite sont opposés à sa nomination et considèrent que l'influence qu'elle a eue au sein de l'agence en matière de recours à la torture incitera des gouvernements étrangers à torturer des soldats américains.
Mme Haspel, agent infiltré pendant la plus grande partie de ses 33 ans au sein de la CIA, avait promis à l'époque que le programme ne reprendrait pas sous sa direction, mais n'a jamais dit qu'il n'aurait pas dû commencer.
Agée de 61 ans et originaire du Kentucky, Mme Haspel est devenue directrice de la CIA par intérim lorsque son prédécesseur, Mike Pompeo, a démissionné pour devenir Secrétaire d'État. M. Trump l'a nommée directrice de la CIA en mars.