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Venezuela : le President Nicolas Maduro largement réélu pour un second mandat

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.05.2018 08h41

Le Président Nicolás Maduro a remporté un second mandat à la présidence du Venezuela, un pays englué dans un effondrement économique historique marqué par la flambée des prix, la faim généralisée, la criminalité rampante, un système de santé défaillant et un exode massif de ses citoyens.

Les responsables électoraux ont déclaré que M. Maduro était le vainqueur le 20 mai soir, lors d'une élection dont les critiques disent qu'elle a été marquée par la fraude. Dans la capitale et un peu partout dans le pays, le taux de participation a été extrêmement bas, plus de la moitié des électeurs n'ayant pas voté, reflétant l'appel de nombreux dirigeants de l'opposition au boycott du vote et la désillusion des partisans du gouvernement.

D'après les responsables électoraux, M. Maduro, l'héritier politique de Hugo Chávez, l'iconique dirigeant de gauche qui a dirigé ce pays riche en pétrole jusqu'à sa mort en 2013, a reçu 5,8 millions de voix, avec plus de 92% des centres de vote, soit près de 68% des suffrages exprimés. Son principal rival, Henri Falcón, ancien gouverneur d'Etat, ancien acolyte de M. Chávez mais qui avait rompu avec lui pour rejoindre l'opposition, a engrangé 1,8 million de voix. Un troisième candidat, Javier Bertucci, un novice en politique et ministre du culte évangélique, en a compté 925 000. Le mandat actuel de M. Maduro se poursuit jusqu'à la fin de l'année ; son nouveau mandat durera six ans.

« Ils ont tellement sous-estimé le peuple révolutionnaire! Ils m'ont tellement sous-estimé », a déclaré M. Maduro, s'adressant à une foule enthousiaste à Caracas. « Et nous voilà encore victorieux ! ». Se gardant de mentionner le faible taux de participation, il a affirmé que les 68% de voix qu'il a reçues étaient le pourcentage le plus élevé pour un vainqueur d'une élection présidentielle vénézuélienne, qualifiant ce chiffre de KO. Malgré son triomphe, il ne semble guère y avoir de soulagement en vue pour M. Maduro ou le Venezuela. Les États-Unis -qui ont condamné l'élection comme injuste et antidémocratique avant même qu'elle n'ait lieu- ont ainsi menacé de sanctions plus sévères. Aussi susceptible d'augmenter la pression sur le gouvernement de M. Maduro avant même son prochain mandat, le fait qu'il a été coupé de tout financement international, et l'industrie pétrolière gérée par le gouvernement, qui fournit pratiquement toute la monnaie forte du pays, est en chute libre, avec une production en dégringolade.

Le taux de participation officiel a été fixé à 46%, contre environ 80% lors des deux dernières élections présidentielles. M. Falcón a accusé le parti de M. Maduro d'avoir fait pression sur les électeurs et a déclaré qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats des élections et en demandant de nouvelles. Le Venezuela, dont on estime qu'il possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, est au cœur de l'une des pires crises économiques de l'histoire récente de l'hémisphère occidental. Le Fonds monétaire international estime que l'inflation pourrait atteindre 13 000% cette année, soit de loin le taux le plus élevé au monde. Avec la flambée des prix et la pénurie de produits de base de toutes sortes, de nombreux Vénézuéliens souffrent de malnutrition. Il est fréquent de trouver des familles qui mangent seulement deux fois par jour, et avec peu de protéines, de fruits ou de légumes frais dans ces repas. Deux livres de poulet ou de bœuf coûtent autant que le salaire minimum mensuel, qui, y compris les coupons alimentaires, se monte aujourd'hui à environ 2,50 dollars.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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