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Les Européens demandent à être dispensés d'appliquer les sanctions américaines contre l'Iran

Xinhua | 07.06.2018 08h50

Dans une lettre conjointe à laquelle Xinhua a eu accès mercredi, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont demandé à ce que leurs entreprises soient exemptées de l'obligation d'appliquer les nouvelles sanctions américaines contre l'Iran.

La lettre a été adressée par ces trois pays européens au Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et au Secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

Dans cette missive officielle à haut niveau, Berlin, Paris et Londres ont demandé à Washington de faire en sorte que le président américain "accepte d'exempter les entreprises de l'Union européenne (UE) de l'application des sanctions américaines".

La lettre a notamment été signée par le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, le ministre allemand des Finances Olaf Scholtz, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmeier, ainsi que par la haute représentante aux Affaires étrangères et à la Politique de sécurité de l'UE, Federica Mogherini.

Les signataires européens ont notamment appelé à ce que les entreprises qui n'ont établi de relations économiques avec l'Iran qu'en 2016, après la signature de l'accord phare sur le nucléaire avec Téhéran, soient exemptées d'appliquer ces sanctions.

La missive a indiqué que les Européens partageaient l'inquiétude des Etats-Unis quant au programme de missiles balistiques de l'Iran. L'UE souhaite maintenir intactes les mesures d'encouragement économiques que l'accord garantit à Téhéran, mais Bruxelles espère cependant que l'Iran continuera en échange à respecter pleinement les mesures de déprolifération.

En conséquence, les Européens espèrent obtenir des exemptions sectorielles vis-à-vis des nouvelles sanctions américaines, notamment dans les domaines de l'industrie pharmaceutique, de l'énergie, de l'aviation civile et de l'automobile, et souhaitent préserver leurs relations commerciales avec les banques iraniennes qui ne figurent sur aucune liste de sanction de l'UE.

Le texte a souligné que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni étaient déterminés à préserver l'accord abandonné par les Etats-Unis, qu'ils ont décrit comme "la meilleure base" possible pour empêcher une prolifération nucléaire au Moyen-Orient et une déstabilisation générale de la région.

"En tant qu'alliés, nous espérons que les Etats-Unis s'abstiendront de prendre des mesures qui nuiraient aux intérêts de sécurité de l'Europe", a déclaré la lettre.

Cet appel sincère, daté du 4 juin, reflète la détérioration progressive des relations transatlantiques qui a lieu depuis quelques temps entre l'Europe et les Etats-Unis.

Dans un geste inhabituel d'ingérence dans les affaires domestiques allemandes, le nouvel ambassadeur américain à Berlin, Richard Grenell, a notamment ordonné aux entreprises allemandes de "mettre fin immédiatement" à leurs opérations en Iran, suite au retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire.

Bien qu'il n'ait pris ses fonctions en Allemagne qu'au mois de mai, M. Grenell fait déjà l'objet de vives critiques de la part des politiciens locaux, qui sont allés jusqu'à demander son renvoi en raison du manque de diplomatie de ses interventions publiques.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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