Dernière mise à jour à 09h21 le 20/07
Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays, les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite et la stagnation des moyens risque d'enrayer les résultats, avertit un nouveau rapport rendu public ce mercredi à Paris par l'ONUSIDA.
"Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d'être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d'y faire face", a affirmé Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Les nouvelles infections liées au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et à l'échelle mondiale, n'ont diminué que de 18% au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n'est pas assez rapide pour atteindre l'objectif de moins de 500.000 nouvelles infections à VIH d'ici 2020, révèle le rapport intitulé "Un long chemin reste à parcourir".
Le domaine de la prévention est le plus problématique. Et cette crise de la prévention résulte des lacunes des programmes visant à empêcher les nouvelles contaminations, en particulier, d'une part, en Europe de l'Est et Asie centrale et, d'autre part, en Afrique de l'Ouest et centrale. Dans ces régions et au Moyen-Orient, le nombre des nouvelles infections a presque doublé depuis 2000.
Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n'ont diminué que de 8% au cours des deux dernières années, seulement la moitié des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110.000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017.
"Chaque problème a sa solution", a déclaré M. Sidibé. Pour lui, il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l'innovation à l'échelle mondiale. "Cela permettra l'accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020."