Dernière mise à jour à 10h42 le 13/11
Alors que des combats particulièrement meurtriers se poursuivent à Hodeïda, dans l'ouest du Yémen, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a déclaré lundi dans les médias français qu'"il n'y a aucune raison pour qu'on ne puisse pas arrêter les combats" dans "une guerre où tout le monde perd" et a tiré la sonnette d'alarme quant à un "risque de famine généralisée".
Au moment où près de 150 morts ont été enregistrés en 24 heures à Hodeïda, M. Guterres, qui se trouve en France pour participer à la première édition du Forum de Paris pour la paix, est monté au créneau dans les médias de l'Hexagone.
"Il n'y a aucune raison pour qu'on ne puisse pas arrêter les combats et qu'on ne puisse pas entamer un dialogue politique. C'est une guerre où tout le monde perd", a-t-il estimé sur BFMTV.
"Nous sommes tous d'accord sur le fait que la guerre doit cesser. Mais le monde a changé. Il y a une distribution des pouvoirs plutôt chaotique des puissances régionales qui n'obéissent plus aux grandes puissances comme par le passé", a fait remarquer M. Guterres, appelant à "augmenter la pression" et mettant en garde contre "le risque d'une famine généralisée".
"Si à Hodeïda, il y a une destruction du port, ça peut engendrer une situation absolument catastrophique", a par ailleurs averti le secrétaire général de l'ONU lors d'une interview accordée à France Inter, indiquant que le Yémen se trouve déjà dans une situation humanitaire "désastreuse".
Washington, Paris et Londres accentuent la pression pour que cessent rapidement les hostilités au Yémen.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exhorté lundi les parties prenantes à "mettre en œuvre un processus qui commence par le cessez-le-feu, par l'accès à l'aide humanitaire et qui se poursuit par un règlement politique". "Il n'y aura pas de vainqueur dans cette guerre. Donc, il faut arrêter les frais", a-t-il déclaré.
La chancelière allemande Angela Merkel, qui, avec le président français et le secrétaire général de l'ONU, a donné le coup d'envoi dimanche de la première édition du Forum de Paris sur la paix, et a appelé à une solution multilatérale pour la fin des combats.
"Alors que nous sommes ici ensemble à travailler et à mener une réflexion sur la paix, il faut avoir conscience que se déroule au Yémen vraisemblablement la plus grande catastrophe humanitaire au monde", a-t-elle dit.