Dernière mise à jour à 09h43 le 21/11
Invoquant les intérêts nationaux, le président américain Donald Trump a réaffirmé mardi la détermination de Washington à préserver son partenariat avec Ryad, tout en adoptant une attitude ambiguë vis-à-vis du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
"Les Etats-Unis ont l'intention de rester un partenaire fiable pour l'Arabie saoudite, dans l'intérêt de notre pays, d'Israël et de tous nos autres partenaires dans la région", a-t-il indiqué dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
Décrivant l'Arabie saoudite comme un "grand allié" des Etats-Unis dans leur lutte contre l'Iran, M. Trump a rappelé que son voyage de l'an dernier en Arabie saoudite avait amené Ryad à investir quelque 450 milliards de dollars américains aux Etats-Unis, dont 110 milliards de dollars en achats d'armes auprès de plusieurs grandes entreprises américaines.
La Maison Blanche a par ailleurs évité de se prononcer sur l'implication présumée de la famille royale saoudienne dans le récent assassinat de Jamal Khashoggi, un chroniqueur du Washington Post dont la mort a provoqué l'indignation de la communauté internationale et suscité de nombreuses critiques contre le royaume saoudien.
"Nos agences de renseignement continuent à évaluer toutes les informations. Mais, il est tout à fait possible que le prince héritier ait été au courant de cet évènement tragique - peut-être qu'il l'était, ou peut-être pas !", a indiqué M. Trump.
Les médias américains, citant des sources internes, ont rapporté la semaine dernière que la CIA avait conclu que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait ordonné l'assassinat de M. Khashoggi, bien que le prince héritier n'ai cessé de démentir ces accusations.
"Nous connaissons beaucoup de détails sur ce crime horrible", a indiqué M. Trump, ajoutant cependant que "nous ne connaîtrons peut-être jamais tous les faits entourant le meurtre de Jamal Khashoggi".
M. Trump a également révélé qu'il avait pris acte de la position de nombreux membres du Congrès américain, qui appellent à des sanctions sévères contre l'Arabie saoudite à la suite de cet incident. Il s'est cependant montré peu enclin à donner suite à leurs demandes.
"J'examinerai toutes les idées qu'on me présentera, mais seulement si elles ne vont pas à l'encontre de l'absolue sécurité de l'Amérique", a-t-il déclaré.
M. Khashoggi a disparu le 2 octobre après avoir pénétré dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie. Les autorités saoudiennes ont déclaré qu'il avait péri au cours d'une "rixe" à l'intérieur du consulat.
Après avoir publié les résultats de son enquête préliminaire, le parquet saoudien a annoncé que 18 personnes avaient été arrêtées pour leurs liens supposés avec ce meurtre.
La semaine dernière, le département américain du Trésor a imposé des sanctions contre 17 individus pour leur rôle présumé dans l'assassinat du journaliste saoudien. Fin octobre, le département d'Etat américain avait déjà décidé de révoquer les visas de 21 suspects saoudiens.
Le Congrès américain a appelé à une enquête approfondie sur cette affaire, et a menacé de prendre de nouvelles mesures contre l'Arabie saoudite, comme une suspension des ventes d'armes américaines, si les coupables n'étaient pas traduits en justice.