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Le Liban va devoir relever plusieurs défis en 2019

Xinhua | 08.01.2019 08h58

Selon les analystes, le Liban va devoir faire face à des défis à différents niveaux en 2019, parmi lesquels la formation d'un gouvernement est l'un des plus urgents.

Depuis que Saad Hariri a été nommé Premier ministre en mai 2018, le Liban peine en effet à former un gouvernement, principalement en raison de divergences de différentes parties sur leurs représentations au sein du nouveau gouvernement.

Rafik Nasrallah, un analyste politique, a déclaré à Xinhua que même si le Liban réussissait à trouver une solution à la formation du gouvernement, il devra encore faire face à d'autres défis majeurs sur le plan économique, financier et de la sécurité.

Sur le plan économique, le pays est confronté à un ralentissement de la production provoqué par une perte de confiance des consommateurs et des flux d'investissements qui n'encouragent ni ne motivent les entreprises à produire ou à investir.

Selon Mohamed Choucair, président de la Chambre de commerce et d'industrie libanaise, environ 2 200 entreprises ont fermé leurs portes en 2018 en raison du ralentissement économique, entraînant une augmentation du chômage parmi les Libanais, ce qui constitue un autre défi majeur pour le pays.

Le Liban est également confronté à des problèmes financiers, car les finances publiques sont mal en point et le gouvernement pourrait même ne pas avoir assez d'argent pour payer les salaires des employés du secteur public malgré les annonces du gouverneur de la Banque centrale sur l'existence de liquidités élevées pour financer l'État, a ajouté M. Nasrallah.

Par ailleurs, la dépendance croissante du Liban envers les dépôts bancaires pour financer l'État et l'exposition croissante des banques à la dette souveraine rendent le pays et ses banques plus vulnérables aux chocs politiques.

Les commentaires de M. Nasrallah ont été confirmés par Nassib Ghobril, économiste et directeur du département des études économiques à la Byblos Bank, qui a souligné la nécessité pour le gouvernement libanais de réduire ses dépenses et d'augmenter ses revenus afin de réduire son déficit et de faire face à ses obligations.

C'est un très grand défi qui nécessite l'adoption de différentes mesures, a-t-il déclaré.

"Un moyen de réduire les dépenses du gouvernement consiste à mettre un terme au recrutement dans le secteur public, un autre consiste à évaluer les performances et à licencier les employés qui ne sont pas à la hauteur", a-t-il dit à Xinhua.

Selon M. Ghobril, le meilleur moyen d'améliorer les revenus consiste à lutter contre l'évasion fiscale et à améliorer le recouvrement des taxes, notamment les factures d'électricité et les frais mécaniques, en plus de la lutte contre la contrebande transfrontalière.

Le Liban doit aussi faire face à un autre défi, préserver la sécurité à ses frontières avec Israël et empêcher la survenue d'une guerre dans le pays.

D'après un analyste politique qui s'est entretenu avec Xinhua sous couvert d'anonymat, le déclenchement d'une guerre entre le Liban et Israël est très possible. "L'Iran voudra peut-être mener une guerre contre Israël en utilisant le Hezbollah, son mandataire au Liban, s'il y est contraint par les sanctions américaines", a déclaré cet analyste, qui a ajouté que "l'Iran utilisera ses fusées pour faire pression sur Israël".

De son côté, M. Nasrallah pense qu'il existe des signes montrant l'intention d'Israël de mener une guerre contre le Liban. "Les dernières allégations israéliennes concernant l'existence de tunnels creusés par le Hezbollah du sud du Liban au nord d'Israël constituent une menace directe pour une éventuelle guerre contre le Liban", a-t-il affirmé.

Israël a annoncé le mois dernier que son armée avait détecté des tunnels traversant le Liban en direction du nord d'Israël et que le pays avait lancé une opération visant à les détruire.

M. Nasrallah estime également que pour Israël, les gagnants en Syrie aujourd'hui sont le Hezbollah et l'Iran, en particulier après le retrait des troupes américaines de Syrie.

"Cela incitera Israël à mener une guerre préventive contre le Hezbollah au Liban afin d'affaiblir la puissance du parti chiite", a-t-il conclu.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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