Dernière mise à jour à 08h35 le 16/01
Des dirigeants européens de premier plan se sont réunis mardi, à Strasbourg, pour célébrer au Parlement européen le 20e anniversaire de la monnaie unique, saluant les succès de l'euro tout en rappelant le chemin qui reste à faire.
Une brochette de leaders européens se sont déplacés à Strasbourg pour commémorer les 20 ans de l'euro avec les eurodéputés réunis en session plénière.
Le 1er janvier 1999, l'euro est devenu la monnaie officielle dans onze des quinze pays que comptait alors l'Union européenne (UE) : Finlande, Allemagne, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Autriche, Portugal et Irlande.
Ils ont été rejoints par la Grèce en 2001, par la Slovénie en 2007, par Chypre et Malte en 2008, la Slovaquie en 2009, l'Estonie en 2011, la Lettonie en 2014 et la Lituanie en 2015.
Cette monnaie est désormais commune à dix-neuf États membres de l'UE qui forment ainsi la zone euro.
En ouvrant la cérémonie, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, s'est félicité que les trois quarts des citoyens de l'UE approuvent l'euro. Selon le sondage Eurobaromètre de novembre 2018, les Européens soutiennent plus que jamais l'utilisation de l'euro, a-t-il relevé. En effet, 74% des citoyens de l'UE se déclarent convaincus de l'effet positif de la monnaie unique sur l'UE et 64% pensent qu'il a été bénéfique pour leur pays.
Selon M. Tajani, la monnaie unique a facilité la vie des Européens dans de nombreux domaines et a joué un rôle protecteur face à la crise financière de 2007-2008. "Nous devons achever l'Union économique et monétaire. Nous ne pouvons pas rester au milieu du chemin", a-t-il insisté.
L'ancien président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a quant à lui salué la "crédibilité" et la "stabilité" que l'euro a apportées. Il a lui aussi estimé que la monnaie unique avait permis de faire face à la crise financière et affirmé qu'elle avait permis des taux de croissance comparables à ceux des Etats-Unis au cours des deux dernières décennies.
L'actuel président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a ensuite insisté sur le rôle l'euro pour "être plus fort ensemble". C'est parce que de nombreux Etats membres de l'UE ont fondé une monnaie commune qu'ils ont conservé leur voix sur la scène financière mondiale, a-t-il jugé.
"Il y a deux décennies, nous étions considérés par beaucoup comme des fous. Nous entendons peu ces critiques aujourd'hui", a déclaré de son côté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Selon lui, les difficultés rencontrées ces dernières années dans l'UE sont le fait de réformes structurelles attendues de longue date, et non la responsabilité de la monnaie européenne.
Aux yeux du président de l'Eurogroup, Mario Centeno, les dernières années n'ont certes pas été faciles, mais l'euro est sorti de la crise comme une monnaie plus forte, a-t-il affirmé. L'euro n'est pas une fin en soi, mais plutôt un outil permettant de parvenir à une société plus inclusive, a-t-il relevé.
Le président de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, Roberto Gualtieri, a quant à lui estimé que l'euro a joué un rôle majeur dans l'approfondissement du marché unique tout en permettant aux États membres de recouvrer leur souveraineté dans l'ordre mondial.