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France : démission du ministre de la Transition écologique suite à une série de révélations médiatiques

Xinhua | 17.07.2019 08h18

François de Rugy, ministre français de la Transition écologique et numéro deux du gouvernement d'Edouard Philippe, a démissionné de son poste, après une forte pression de l'opinion suite à une série de révélations du site d'information Mediapart, relative à son utilisation de l'argent public.

Le désormais ex-ministre de la Transition écologique a justifié sa démission du gouvernement par le manque de solidarité, notamment de la part de ses alliés de la majorité présidentielle. "La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas à mesure d'assumer sereinement et efficacement ma mission ...", a expliqué M. de Rugy sur sa page Facebook.

Il a également indiqué dans la foulée, que les "attaques et le lynchage médiatique" dont sa famille fait l'objet, l'ont conduit aujourd'hui à prendre le recul nécessaire. Mais pour Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart, il n'en est rien, la démission de François de Rugy est diligentée par une nouvelle enquête publiée ce mardi sur son site.

"Nous lui avons adressé par respect du contradictoire (NDLR : dans le cadre de cette nouvelle enquête), toutes les questions hier soir. Il nous avait promis une réponse pour 13-14 h aujourd'hui, et finalement ce fut l'annonce de sa démission", a expliqué sur BFMTV, M. Plenel précisant que cette nouvelle enquête révèle que M. de Rugy alors député d'Europe écologie les verts (EELV), en 2013-2014, avait utilisé son indemnité pour frais professionnel pour payer sa cotisation d'EELV.

L'annonce de la démission de M. de Rugy est intervenue en début d'après-midi à seulement quelques heures des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. En réaction à cette démission, les députés de l'opposition ont jugé dans les couloirs de l'hémicycle, logique le départ de M. de Rugy. "C'est la conclusion logique d'une situation qui était devenue politiquement intenable pour le ministre lui-même mais aussi pour le gouvernement et le président de la République", a dit la députée Les Républicains (LR) et vice-présidente de l'Assemblée nationale, Annie Genevard.

Delphine Batho, ancienne ministre de l'Ecologie et députée non inscrite, trouve "normale" la démission de M. de Rugy. "La conclusion s'imposait, il y a une exigence de non confusion entre le privé et le public quand on occupe certaines fonctions", a-t-elle indiqué. Pour le député et premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, M. de Rugy était sous le sceau de nouvelles accusations de Mediapart qui l'incrimine à nouveau, "donc sa position dans le gouvernement était intenable". "Au moment où on demande aux Français de serrer la ceinture, on ne peut pas dépenser des bouteilles de vin à 500 euros, déguster des homards géants", a ajouté le député du Rassemblement national (RN), Sébatien Chenu.

Dans une enquête publiée le mercredi 10 juillet, et intitulée "La vie de château sur fonds publics des époux de Rugy", le site d'information Mediapart révèle que M. de Rugy, alors président de l'Assemblée nationale, a organisé une dizaine de dîners privés somptueux avec de l'argent public. Un autre article du même site paru le lendemain, informe que le couple de Rugy a effectué des travaux de rénovation dans leur appartement privé du ministère, avec de l'argent du contribuable à hauteur de 63 000 euros.

Face à la polémique née de ces révélations, François de Rugy a été convoqué par le Premier ministre Edouard Philippe qui a demandé une inspection afin de vérifier le respect des règles, concernant, notamment les travaux de rénovation effectués dans l'appartement du ministère. La seconde enquête en cours est menée par l'Assemblée nationale pour connaître la nature publique ou non des dîners en cause.

Quant au chef d'Etat français Emmanuel Macron, il a évoqué, pour la première fois le lundi 15 juillet, l'affaire François de Rugy depuis la Serbie. "J'ai demandé au Premier ministre d'apporter toute la clarté. Je ne prends pas des décisions sur des révélations, mais sur des faits, sinon cela devient la République de la délation", a-t-il déclaré.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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