Dernière mise à jour à 10h31 le 17/09
Trois jours après une grève largement suivie dans les transports parisiens, plusieurs milliers d'avocats, médecins et infirmières, pilotes, stewards et hôtesses de l'air ont défilé lundi à Paris pour s'opposer à la réforme des retraites à laquelle travaille le gouvernement français.
Une coalition inédite et hétéroclite de professions libérales, avocats en tête, a manifesté lundi à Paris mais aussi à Toulouse, Bordeaux, Lyon et Lille pour exiger le maintien de leurs régimes autonomes de retraite menacés de suppression par le "système universel" voulu par le gouvernement.
Avocats, médecins, pilotes, hôtesses, médecins, infirmières, podologues, orthophonistes, kinésithérapeutes ont répondu à l'appel initié par le Conseil national des barreaux (CNB) et coordonné par le collectif SOS Retraites. Selon ce dernier, la manifestation a rassemblé 20 000 personnes.
Le CNB avait d'autre part appelé à une grève des audiences.
"Nous représentons 700 000 professionnels qui soignent, qui défendent, qui transportent et qui veulent vivre de leur métier, et vivre de leur retraite. Nous disons non à la nationalisation de nos régimes autonomes, non au régime universel", a déclaré lors du défilé la présidente du CNB, Christiane Feral-Schuh citée par les médias nationaux.
Les professions libérales qui ont défilé ont toutes des régimes autonomes créés après la Seconde Guerre mondiale qui ont la particularité de ne pas faire appel à l'aide d'Etat ni aux autres régimes. Le rapport du Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, qui jette les bases de la réforme des retraites, a pour objectif de créer un régime unique universel, quel que soit le statut : salariés, fonctionnaires, professions libérales et indépendants. Une fusion des régimes dans laquelle ces catégories s'estiment lésées.
Certaines professions libérales comme les avocats dénoncent une "captation des réserves" accumulées par les différentes caisses concernées ; d'autres s'alarment d'une hausse des taux de cotisation ou dénoncent le risque d'une baisse du niveau de leur retraite.
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, est intervenu à la télévision le 12 septembre dernier pour tenter de rassurer sur ce dossier épineux et complexe des retraites.
La réforme envisagée par le gouvernement prévoit la fin des 42 régimes de retraites actuels en faveur d'un régime unique à points.
Le Premier ministre a chargé M. Delevoye de rencontrer "d'ici le 15 octobre" les représentants des 42 régimes pour "dresser un état des lieux" et "fixer un calendrier de travail".
La concertation avec les organisations syndicales et patronales, débutée il y a près de 2 ans, va reprendre "jusqu'au mois de décembre" pour tenter de trouver enfin un accord sur l'âge de départ ou la durée de cotisation, a-t-il d'autre part indiqué.
Des "consultations citoyennes" s'étaleront en parallèle de fin septembre à "la fin de l'année", le projet de loi devant être adopté "d'ici l'été prochain", a-t-il ajouté.
Les syndicats ont d'ores et déjà annoncé de nouvelles journées d'action contre la réforme des retraites. Force ouvrière a appelé à un rassemblement national à Paris le 21 septembre. La Confédération générale du travail (CGT), l'Union syndicale Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU) entendent se mobiliser le 24 septembre.