Dernière mise à jour à 13h37 le 11/10
Les pays de l'UE qui siègent au Conseil de sécurité des Nations unies ont demandé jeudi à la Turquie de mettre fin à son offensive militaire dans le nord-est de la Syrie.
"Nous sommes profondément préoccupés par l'opération militaire turque dans le nord-est de la Syrie. Nous appelons la Turquie à mettre fin à cette intervention militaire unilatérale, dans la mesure où nous ne pensons pas qu'elle permettra de résoudre les préoccupations turques en matière de sécurité", indique un communiqué conjoint rédigé par six pays.
La Belgique, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Pologne - membres de l'UE qui sont actuellement membres du Conseil de sécurité - et l'Estonie, qui s'apprête également à siéger au Conseil, ont publié cette déclaration commune au terme d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la situation dans le nord-est de la Syrie, après que la Turquie a lancé une offensive militaire dans la région.
"La reprise des combats dans le nord-est minera davantage encore la stabilité de toute la région, exacerbera les souffrances des civils, et provoquera de nouveaux déplacements de populations", souligne le communiqué, qui a été lu à la presse au nom des six pays par Jurgen Schulz, représentant permanent adjoint de l'Allemagne à l'ONU.
L'intervention militaire unilatérale de la Turquie menace les progrès réalisés par la coalition internationale contre le groupe terroriste Etat islamique (EI) ; elle met en danger les partenaires locaux de la coalition, et risque d'entraîner une instabilité prolongée dans le nord-est de la Syrie. Une telle situation constitue un terrain fertile pour une éventuelle résurgence de l'EI, qui reste une grave menace à la sécurité régionale, internationale et européenne, selon le communiqué.
Mercredi, après le retrait des troupes américaines de la région, la Turquie a lancé une opération militaire en Syrie, où les combattants kurdes luttaient auparavant contre l'Etat islamique aux côtés des forces américaines. Le retrait américain a placé les milices kurdes à la merci des troupes turques, qui les considèrent comme des terroristes.