Dernière mise à jour à 08h51 le 01/11
La Chambre des représentants des Etats-Unis a voté jeudi en faveur d'une résolution visant à officialiser la procédure d'une enquête en destitution contre le président américain Donald Trump.
La résolution, dévoilée plus tôt cette semaine par la Commission du règlement de la Chambre, a été adoptée par 232 voix favorables contre 196 par la Chambre à majorité démocrate. Aucun républicain n'a voté en sa faveur.
Selon un texte de la résolution, celle-ci établit les procédures pour les auditions publiques de destitution et la publication des transcriptions de déposition, et décrit le rôle de la Commission judiciaire de la Chambre dans l'examen des articles potentiels concernant la destitution.
C'est la première fois que la Chambre contrôlée par les démocrates organise un vote plénier relatif à l'enquête en destitution depuis que la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a initié la procédure fin septembre.
De son côté, dans des tweets publiés jeudi matin, Donald Trump a qualifié cette enquête en destitution de "plus grande chasse aux sorcières de l'histoire américaine" et a affirmé que cela nuisait à la bourse du pays.
La directrice de la communication de la Maison Blanche, Stephanie Grisham, a pour sa part publié une déclaration en réponse à la résolution, l'accusant de ne toujours pas "fournir quelque procédure établie que ce soit" à l'administration Trump.
L'enquête en destitution a été déclenchée par un lanceur d'alerte anonyme qui a suscité des inquiétudes concernant les interactions de la Maison Blanche avec l'Ukraine, notamment un appel téléphonique entre M. Trump et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 25 juillet.
M. Trump se serait rendu coupable d'abus de pouvoir en utilisant une aide militaire pour faire pression sur M. Zelensky afin qu'il enquête sur l'ancien vice-président américain Joe Biden, principal candidat démocrate à l'élection présidencielle américaine de 2020, dans le but de faciliter la campagne de réélection de M. Trump.
Le président américain a quant à lui nié tout acte répréhensible. La Maison Blanche a rejeté ces accusations et indiqué qu'elle ne coopérerait pas avec les enquêteurs de la Chambre en fournissant des documents ou des témoins, car elle considère que l'enquête en cours en destitution est injuste et illégitime.
Les démocrates de la Chambre ont fait valoir qu'il n'était pas nécessaire de procéder à un vote plénier pour autoriser l'enquête en destitution, citant la Constitution des Etats-Unis, qui dispose que la Chambre "détiendra seule le pouvoir de destitution".
Le président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, a estimé que la résolution de jeudi "ouvrirait la voie" à la prochaine phase de l'enquête en destitution, qui se déroulera en public.
Selon la résolution, Adam Schiff et Devin Nunes, membre républicain, pourront, au cours des auditions publiques, faire comparaître des témoins pendant 90 minutes au maximum. Il sera également permis aux conseillers de la Commission de poser des questions.
En outre, la résolution demande à M. Schiff de présenter un rapport contenant les conclusions et les recommandations de sa commission, ainsi que de transférer les documents et autres éléments à la Commission judiciaire de la Chambre, qui sera chargée de la rédaction des articles relatifs à la destitution.
M. Trump sera destitué si la Chambre approuve l'un des articles de destitution quel qu'il soit par un vote à la majorité simple.
Toutefois, la condamnation d'un président américain ne peut être prononcée qu'au Sénat et nécessite que les deux tiers au moins de ses membres, soit 67 sénateurs, votent en sa faveur. Actuellement, le Sénat américain compte 53 républicains, 45 démocrates et 2 indépendants.