Dernière mise à jour à 13h15 le 13/12
Au lendemain des annonces du Premier ministre français Edouard Philippe, la mobilisation contre la réforme des retraites, entamée le 5 décembre dernier, s'est poursuivie jeudi, entraînant de nouvelles perturbations dans les transports. L'ensemble des syndicats appellent à une démonstration de force le 17 décembre prochain.
Le discours très attendu mercredi du chef du gouvernement n'a manifestement pas calmé les esprits, et de nouvelles manifestations et des grèves ont continué de perturber les transports jeudi dans le pays. Plusieurs défilés ont été organisés à Paris, Nantes, Lyon, Brest, Limoges, Rennes et dans d'autres villes et les transports en commun fortement perturbés à Paris et en Ile-de-France.
"Pas de trêve pour Noël sauf si le gouvernement revient à la raison avant cela", a lancé sur Franceinfo le secrétaire général du syndicat CGT-Cheminots Laurent Brun alors que la pression monte à l'approche des fêtes de fin d'année.
Tandis que la contestation entre dans sa deuxième semaine, le gouvernement doit désormais faire face à un front syndical uni. Mercredi, les organisations dites réformistes CFDT, UNSA et CFTC ont ouvertement rejoint les rangs des syndicats FO, la CGT, FSU et Solidaires en vue d'une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle annoncée comme "massive" mardi prochain.
La CFDT rejette notamment l'instauration d'un "âge d'équilibre", fixé à 64 ans à partir de 2027, prévu dans le projet du gouvernement. La "ligne rouge est franchie", a estimé mercredi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, soutien d'un système universel par points mais opposé à un allongement de la durée de cotisation.
Les syndicats favorables à un régime universel de retraites ont appelé jeudi le gouvernement à "rouvrir les discussions" en listant leurs demandes pour un système réellement "juste et solidaire".
"Ma porte est ouverte et ma main est tendue", a fait savoir sur Twitter le chef du gouvernement, réitérant la volonté de dialogue qu'il avait affichée la veille au soir à la télévision. Plusieurs ministres ont multiplié les déclarations en ce sens.
Selon un sondage Elabe réalisé pour la chaîne BFMTV et diffusé mercredi soir, 54% des Français accordent toujours leur soutien au mouvement social contre la réforme des retraites. Un chiffre en baisse de quatre points en une semaine. Néanmoins, 51% des personnes interrogées estiment que la mobilisation doit s'arrêter contre 47% qui se déclarent favorables à sa poursuite.
Quatre français sur dix estiment d'autre part que le président français Emmanuel Macron et le gouvernement sont les premiers responsables du conflit social.
Promesse de campagne de M. Macron, le nouveau système de retraites universel par points et par répartition entrera en vigueur au 1er janvier 2022 à partir de la génération 2004 et ne s'appliquera pas aux personnes nées avant 1975, a indiqué mercredi M. Philippe, en défendant un système, selon lui, "plus simple, plus juste, pour tous", basé sur "l'universalité, l'équité et la responsabilité".