Dernière mise à jour à 09h41 le 10/02
De nombreux experts et décideurs de haut niveau ont appelé les dirigeants africains à veiller à ce que les besoins et les points de vue des femmes et des jeunes filles du continent africain soient pleinement intégrés aux efforts visant à construire des sociétés pacifiques, justes et inclusives.
Même si les femmes africaines ont pu faire entendre leur voix au cours de la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing en 1995, les progrès réalisés ne sont toujours pas à la hauteur des engagements de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, a déclaré samedi soir le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au cours d'une réunion de haut niveau sur l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
M. Guterres a salué le fait que depuis le 1er janvier, l'ONU avait pour la première fois de son histoire atteint une complète parité des sexes dans ses instances de gestion à haut niveau.
"C'est une première étape vers une parité complète à tous les niveaux en 2028, ce qui reste un de nos objectifs fondamentaux", a-t-il déclaré.
"Bien que nous comprenions maintenant clairement les avantages - et même la nécessité - de l'inclusion et de l'égalité des sexes pour parvenir à la paix et au développement durable, nos actions ne sont toujours pas à la hauteur", a-t-il ajouté.
Réitérant le soutien de l'ONU à l'Union africaine (UA) dans ses efforts pour surmonter les obstacles qui continuent à limiter le potentiel des femmes et des filles africaines, M. Guterres a également souligné qu'il était nécessaire de "permettre aux femmes de contribuer de manière significative aux communautés dans lesquelles elles vivent".
Réaffirmant sa détermination à soutenir l'initiative "Réseau des dirigeantes africaines" (African Women Leaders Network) et le "Fonds pour le leadership des femmes africaines" lancé samedi, M. Guterres a également souligné la nécessité d'encourager les femmes et les filles africaines à développer des compétences scientifiques au moyen d'un meilleur accès à l'innovation et à la technologie.
Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a fait écho aux propos de M. Guterres en soulignant qu'il était "inacceptable que les femmes du continent continuent à être les premières à souffrir de la violence et des conflits, une situation qui limite leurs contributions à l'économie".
La présidente éthiopienne Sahle Work Zewde a quant à elle déclaré qu'il restait encore beaucoup à faire en termes de lutte pour l'égalité des sexes. "Malgré d'innombrables conférences, résolutions et débats, l'égalité des sexes est loin d'être atteinte", a-t-elle souligné.
Cette réunion de haut niveau sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, qui se tenait dans le cadre de la 33e Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA à Addis-Abeba, a été organisée par la Commission de l'UA, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), ONU-Femmes, le Réseau des dirigeantes africaines et tous leurs partenaires.