Dernière mise à jour à 10h25 le 14/05
Des dissensions sont apparues entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et l'exécutif français depuis le début du déconfinement il y a trois jours, notamment sur la réouverture des parcs et jardins de la capitale.
Mme Hidalgo a réitéré mercredi sa demande au gouvernement de rouvrir les parcs lors d'une interview sur RMC-BFMTV. "Je pense que c'est une question de santé publique : on ne peut pas prendre le métro et ne pas pouvoir marcher dans un parc", a-t-elle dit, rappelant la forte densité urbaine de la capitale française, "avec 20.000 habitants au kilomètre carré, voire 40.000 habitants au kilomètre carré dans certains quartiers".
"Si vous n'ouvrez pas les parcs et jardins à la promenade, pour y faire du sport, pour marcher, pas pour y faire des piques-niques, les Parisiens seront renvoyés à des trottoirs ou à des espaces comme les berges, le canal Saint-Martin", a-t-elle indiqué, faisant allusion à l'évacuation du canal Saint-Martin dans la soirée de lundi mai décidée par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
La maire de Paris a réaffirmé qu'une réouverture des espaces verts publics serait une décision "raisonnable", appelant à ne pas "infantiliser les gens", mais au contraire "leur faire confiance en portant ce message : s'il y a plus d'espace, il y aura moins de concentration au même endroit".
"Pour les parcs et jardins, on peut filtrer l'entrée des personnes et dire à un moment donné que la jauge est atteinte s'il y a trop de monde. Et si nous ouvrons les parcs et jardins, j'imposerai le port obligatoire du masque à travers leurs règlements, qui sont municipaux", a expliqué Anne Hidalgo.
La veille, le ministre de la Santé Olivier Véran avait rejeté la demande de l'édile de Paris, rappelant que l'Ile-de-France était classée en zone rouge, avec une haute circulation du virus et une forte tension hospitalière.
"Non, nous n'ouvrirons pas les parcs et jardins à Paris et en Ile-de-France, ainsi que dans les autres régions qui sont classées rouge. Il peut y avoir un réflexe de gens voulant retrouver une forme de liberté et c'est finalement un piège, pour ces personnes et pour les personnes les plus vulnérables autour d'elles", a-t-il dit.
"Si nous ne respectons pas collectivement les mesures de distanciation physique (...), alors le virus repartira (...) et nous serons obligés de mettre de nouvelles contraintes pour protéger les Français", a poursuivi M. Véran pour qui "il ne faut pas tout gâcher maintenant".
"Bien sûr, il ne faut pas que cela se fasse n'importe comment", a répondu mercredi Mme Hidalgo qui a dit avoir fait des propositions au gouvernement et que les deux parties allaient en discuter.