Dernière mise à jour à 10h10 le 24/09
Le ministre français de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi des mesures complémentaires de restrictions, dans plusieurs grandes villes dont Paris classées en zone d'alerte "renforcée", ainsi que Marseille et Guadeloupe, en zones d'alerte "maximales", dans le cadre des efforts destinés à contenir la propagation du coronavirus.
Parmi les mesures figure la fermeture des bars dans les territoires en zone "d'alerte renforcée" à partir de lundi prochain sur décision du préfet, en concertation avec les élus. "Cette mesure sur les bars entrera en vigueur lundi. En tout état de cause, les bars ne pourront pas rester ouverts au-delà de 22 heures, dans l'ensemble de ces territoires", a précisé le ministre de la Santé lors d'une conférence de presse.
Les rassemblements y sont limités à dix personnes et les grands événements interdits. La zone d'alerte "renforcée" est "la zone où le virus circule très fortement, y compris chez les personnes fragiles, avec un taux d'incidence au-dessus de 150/100.000 habitants", a expliqué M. Véran. Les villes classées en zone d'alerte "renforcée", sont Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, plus Bordeaux, Lyon et Nice.
Les mesures les plus restrictives sont réservées aux territoires classés en zone d'alerte "maximales" où "la situation épidémique peut être qualifiée d'extrêmement tendue, avec un taux d'incidence supérieur à 250 cas pour 100.000 habitants et des conséquences déjà lourdes sur le système sanitaire", a poursuivi le ministre.
Il s'agit de Marseille et Guadeloupe où des mesures de "fermeture totale des bars et des restaurants seront prises à partir de samedi, à l'issue d'une concertation avec le préfet et les élus locaux", a déclaré M. Véran. Dans ces deux territoires, la fermeture de l'ensemble des établissements recevant du public sera envisagée, sauf s'il existe un protocole sanitaire strict déjà mis en place.
M. Véran a fait savoir que ces mesures seraient temporaires et feraient l'objet de réévaluation en fonction de l'évolution de la situation épidémique, toutes les semaines et pour une période de 15 jours. "Si dernière zone d'alerte devait être dépassée, nous n'aurions pas d'autre choix que de déclencher l'état d'urgence sanitaire dans les territoires concernés", a-t-il averti.
Par ailleurs, 69 territoires sont classés en zone "rouge", caractérisée par une circulation active du virus, avec un taux d'incidence de 50 pour 100 000 habitants, "sans circulation intense chez les populations âgées, pas ou peu d'impact sanitaire sur les réanimations".
Le ministre a justifié ces mesures complémentaires par la dégradation de la situation épidémique : "le taux de reproduction du virus reste supérieur à un, le taux de positivité des tests est passé en une semaine de 5% à 6% et la part des patients COVID en service de réanimation a atteint 19% au niveau national".
Il a qualifié la situation dans les services d'hospitalisation de "préoccupante " avec près de 6.000 malades hospitalisés. Il a cité l'exemple d' Ile-de-France où le nombre de patients hospitalisés est en forte augmentation. "On comptabilise près de 1.000 hospitalisations pour coronavirus sur les sept derniers jours, contre 460 la semaine précédente. Un doublement", a-t-il indiqué.
Plus marquant encore : "sur les près de 2.000 patients hospitalisés avec le COVID-19, 305 sont hospitalisés en réanimation, soit 27% de la capacité totale de réanimation de la région, contre 18% il y a une semaine", a-t-il précisé. A ce rythme, "on peut s'attendre à ce que 40% des capacités régionales de réanimation soient utilisées pour des patients COVID d'ici au 10 octobre, 60% vers le 25 octobre et 85% aux alentours du 11 novembre", a-t-il estimé.