Dernière mise à jour à 09h24 le 04/03
A la veille de l'annonce du président américain Joe Biden mardi affirmant que le pays disposait de suffisamment de doses de vaccin contre le COVID-19 pour vacciner tous les adultes d'ici fin mai, une enquête a mis en avant les obstacles rencontrés par certains Américains pour se faire administrer le vaccin.
La rédaction à but non lucratif ProPublica a publié lundi une enquête mettant en lumière les inégalités du programme de vaccination américain. Celle-ci présente les parcours d'Américains ordinaires issus de différents milieux face aux nombreuses barrières qui se dressent devant eux quand ils tentent simplement de se faire vacciner.
"ProPublica a découvert que, de manière intentionnelle ou non, certains programmes de vaccination ont été conçus avec des obstacles inhérents qui désavantagent un grand nombre de personnes particulièrement susceptibles de décéder de la maladie, ce qui exacerbe les inégalités dans l'accès aux soins", selon l'enquête.
Le handicap est la première barrière mentionnée dans l'article. Celle-ci est illustrée par le récit de Kristine Mathason, qui s'est efforcée pendant plus d'un mois de faire vacciner son père âgé de 69 ans, handicapé et diabétique.
L'enquête de ProPublica souligne, sur la base des données du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), que 14% des adultes en Floride présentent un handicap qui freine leur mobilité.
Le manque d'accès à Internet représente un autre obstacle alors que plusieurs lignes directes connues du public sont "inondées" d'appels. Selon le Centre de recherche Pew, environ 10% des adultes américains n'utilisent pas Internet en raison de leur âge ou leur milieu social.
Le processus d'inscription peut également poser des difficultés aux non-anglophones. Bien que les données officielles montrent que les Hispaniques ou Latino-américains représentent environ 18% de la population américaine et que plusieurs Etats affirment que leurs centres d'appel proposent des services en espagnol, de nombreux hispanophones n'ont pas réussi à s'inscrire pour une vaccination en raison de la barrière de la langue.
En outre, les immigrants sans papiers de certains Etats se voient refuser le vaccin et ceux qui n'ont pas de voitures ont des difficultés à atteindre les sites de vaccination, la plupart proposant la vaccination au volant.
Beaucoup de personnes ne comprennent pas non plus pourquoi elles n'obtiennent pas de réponse après s'être inscrites à la vaccination sur des sites officiels. Selon ProPublica, plusieurs semaines voire plusieurs mois peuvent passer avant qu'un rendez-vous ne soit confirmé.
A ce jour, les Américains ont "perdu foi dans l'ensemble du processus" de vaccination, selon une personne interrogée citée dans l'enquête.