Le président français considère le sommet sur l'économie africaine comme l'urgence et l'ambition

Le sommet sur le financement des économies africaines de Paris, c'est le sommet de l'urgence et de l'ambition, a déclaré mardi le président français, Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse à l'issue de la journée de travail du sommet avec une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des dirigeants d'organisations internationales.

"Ce sommet répondait à une priorité identifiée dès le début de la pandémie il y a plus d'un an, faire face au choc que représente la COVID-19 pour le continent africain. C'est une urgence sanitaire, compte tenu de la lenteur de la vaccination car les doses n'arrivent pas, et l'épidémie a eu, aura un impact massif sur l'économie du continent africain pour les années à venir", a déclaré le président français, aux côtés du président de la République démocratique du Congo (RDC) et du président de l'Union africaine, Félix Tshisekedi Tshilombo.

Il a souligné que l'objectif du Sommet était double : apporter des réponses de court terme et lancer une dynamique pour créer ce new deal économique et stratégique avec le continent africain.

Le chef de l'Etat français a annoncé que les participants au Sommet ce mardi avaient réussi à "consolider le moratoire sur les intérêts et la dette détenue par les pays du G20".

L'autre acquis à l'issue de ces discussions, celui de l'émission de "650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) qui va permettre au Fonds monétaire international (FMI) d'apporter ce qu'aujourd'hui l'Afrique n'a pas, c'est-à-dire un arsenal budgétaire pour répondre à la crise. Cela comprend 33 milliards pour l'Afrique dont 24 milliards pour l'Afrique sub-saharienne", a indiqué M. Macron.

Sur des vaccins contre la COVID-19 ,"la situation actuelle est injuste et inefficace car nous condamnons l'Afrique à ne pas se protéger et à prendre le risque de voir apparaître de nouveaux variants. 50 millions de doses sont déjà prévues et des financements ont été mobilisés à hauteur de 22 milliards de dollars", a-t-il affirmé.

"Nous avons acté deux initiatives. Tout d'abord, produire massivement des vaccins en Afrique pour l'Afrique et développer par des partenariats industriels dans les prochains semestres comprenant des transferts de technologies et la levée de toutes les contraintes en matière de propriété intellectuelle durant la pandémie", a-t-il noté.

"Le second pilier est de pousser l'ambition de COVAX de 20% à 40% d'Africains vaccinés, en donnant mandat au FMI pour mobiliser 50 milliards de dollars pour y parvenir. Nous utiliserons une partie des DTS pour les flécher vers ces mécanismes et le nombre de doses en surnombre dans les pays riches sera évalué et réorienté vers l'Afrique", a-t-il ajouté.

le Sommet sur l'économie africaine organisé à Paris a réuni au total une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des dirigeants d'organisations internationales et fait suite à la diffusion d'une tribune de 18 dirigeants africains et européens publiée le 15 avril 2020, en faveur d'une mobilisation de la communauté internationale pour affronter les conséquences de la crise sanitaire et économique causée en Afrique par la pandémie.