Des touristes chinois sur la rivière Cam, à Londres.
LI YUAN, membre de la rédaction
Wu Yu, 37 ans, est enseignant d'anglais et passionné de voyages. Son premier voyage en individuel s'est passé en 2013. Depuis, il a sillonné la planète en tant que couch-surfer, et il a aussi accueilli des collègues venus des quatre coins du monde. En une dizaine d'années, Wu Yu a visité une vingtaine de pays et de régions. Il nous confie que c'est grâce à Internet que son rayon d'action s'est progressivement agrandi.
Internet rend le tourisme plus populaire
Wu Yu est originaire du Hunan. Son premier voyage fut l'ascension d'une montagne avec des compagnons de cordée trouvés sur Internet, un site nommé « Forum du Hunan ». À cette époque, il fallait du courage pour se risquer à ce genre de voyage. Il se rappelle encore son inquiétude d'alors. Mais il en avait assez des voyages organisés qu'il faisait avec ses parents, des sempiternels « dormir dans le car, descendre prendre des photos ». Ce qui le tentait, c'était l'aventure. Avec ses compagnons de voyage plus ou moins de son âge, malgré leur caractère différent, ils ont organisé librement leur itinéraire, puis sont partis à l'assaut des montagnes.
Vers la même période, Xiao Yi, fondateur du site Qyer.com, étudiait en Allemagne. C'est en vivant à Berlin qu'il a remarqué que presque tous les touristes de la partie continentale de la Chine qui visitaient la capitale le faisaient dans le cadre de voyages organisés. Un touriste en solo comme lui ne pouvait être que Japonais, Hongkongais ou Taiwanais.
Au début du XXIe siècle, le tourisme reste un luxe pour la plupart des Chinois. Il est réservé à une minorité d'oisifs fortunés. Les termes « lüyou » (« amis d'âne », compagnons de voyage) et « backpacker » sonnent aux oreilles chinoises comme des mots exotiques. Même des personnes ayant du temps et de l'argent préfèrent recourir aux services d'une agence de tourisme pour voyager, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. L'avantage est évidemment que l'itinéraire et le contenu des visites sont déterminés à l'avance, de même que l'achat des billets est groupé et donc plus avantageux. En revanche, la formule tout-compris cause parfois aussi des conflits et des mécontentements.