Dernière mise à jour à 08h46 le 24/12
Une société russe a annoncé qu'elle escompte commencer à envoyer des touristes en Syrie, avec même des visites sur la ligne de front de la bataille contre le terrorisme, l'année prochaine. Elle a d'ores et déjà demandé l'enregistrement de la marque « Assad Tour ». Selon l'agence de presse Moscow City, la demande d'enregistrement d'Assad Tour -manifestement nommée d'après le président syrien, Bachar el-Assad- a déjà été soumise à l'Agence russe des brevets et des marques (Rospatent).
« Le requérant, Megapolis Ltd., prévoit de proposer des visites de Moscou en Syrie l'année prochaine, avec la possibilité d'un voyage sur la ligne de front », a dit à l'agence de presse Anatoly Aronov, président de la First Patent Company, qui a aidé à faire le dépôt de la demande. Les visites seront destinées à des individus ou des petits groupes de touristes, et sur une durée située entre quatre ou cinq jours, a-t-il dit, ajoutant que la société a déjà contacté l'ambassade de Syrie en Russie et les ministères concernés sur la question, et que les pourparlers avec les hôtels et les sociétés de transport en Syrie sont actuellement en cours.
« Malgré la crise dans l'industrie du tourisme, il y a toujours des gens qui sont prêts à combiner les objectifs cognitifs avec la possibilité de voir des catastrophes naturelles ou visiter des lieux situés à proximité des zones de guerre », a expliqué M. Aronov. Cependant, Izo Arakhamiya, chef du service juridique de l'Agence fédérale russe du tourisme (Rosturizm), a déclaré mardi à Interfax ne pas avoir encore reçu une telle soumission. « Il n'y a pas aucun Assad Tour dans le registre et ils n'ont pas déposé de demande. Par conséquent, ils ne sont pas autorisés à vendre ces voyages », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, Irina Tyurina, porte-parole de l'Union russe de l'Industrie des voyages, a dit à Interfax que l'envoi de touristes vers des zones de conflit est contraire à la loi russe, puisque la société ne peut pas garantir la sécurité de ses clients. Une guerre civile meurtrière fait rage en Syrie depuis 2011 entre le gouvernement, des opposants et différents groupes terroristes, dont l'État islamique et le Front Al-Nosra. Selon les estimations de l'ONU, la violence a déjà coûté la vie à plus de 220 000 personnes, et 7,6 millions de personnes déplacées et 4 autres millions qui ont fui le pays.