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Avalanche des Deux Alpes : le professeur du groupe mis en examen pour homicides involontaires

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.01.2016 08h25

Le professeur qui encadrait les dix élèves qui ont été ensevelis dans une avalanche mortelle aux Deux Alpes a été placé jeudi en garde à vue pour homicides involontaires. Mercredi après-midi, un groupe de lycéens a été emporté par une avalanche qui s'est déclenchée vers 2 800 mètres d'altitude sur la piste noire de Bellecombes, faisant trois victimes: deux élèves d'une classe du Lycée Saint-Exupéry de Lyon et un skieur ukrainien de 57 ans. La piste avait pourtant été fermée aux skieurs du fait de potentiels dangers.

C'est le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, qui a expliqué cette décision lors d'une conférence de presse : « Ce qui justifie cette garde à vue, c'est que nous avions quelques difficultés à entendre (le professeur) sans mesure de contrainte » et « pour le maintenir à notre disposition ». Pour l'instant, le professeur, grièvement blessé lors de l'avalanche, est toujours au CHU de Grenoble. Selon le magistrat, l'enquête devra déterminer son « état psychiatrique » et « sa capacité à encadrer un groupe ». Néanmoins, a ajouté le procureur, « il faut bien se garder de tout jugement hâtif. Ce professeur bénéficie de la présomption d'innocence ; il n'est pas question de l'accabler ».

La piste était fermée depuis le début de la saison, faute de neige. Mais de nombreux skieurs l'avaient emprunté dans la journée, pour profiter des récentes chutes de neige. « Le ski hors-piste n'est pas interdit, ce n'est pas une infraction », a souligné le procureur, qui a ajouté que l'enseignant du lycée Saint-Exupéry de Lyon s'était engagé mercredi en milieu d'après-midi avec un groupe de dix élèves sur une piste « fermée par le filet habituel avec des inscriptions en plusieurs langues, quatre langues ». Le matin, une des élèves du groupe de 19 personnes s'était blessée en chutant et avait passé le reste de la journée à l'hôtel avec deux autres élèves fatigués et un des trois professeurs, celui qui était responsable de ce voyage scolaire.

Selon le procureur, les élèves avaient manifesté le matin-même le désir d'aller sur cette fameuse piste noire fermée. Le professeur responsable de la sortie s'était alors clairement opposé à cette idée. Mais l'après-midi, « ils ont enjambé le filet" haut d'un mètre et long de cinquante et "sont allés skier sur la piste. C'est en toute connaissance de cause que le groupe s'est engagé à cet endroit et sur cette piste fermée », a souligné M. Coquillat. S'y sont-ils engagés sur l'initiative des élèves ? Ou sur celle du professeur ? L'enquête va désormais devoir déterminer qui est responsable et qui a déclenché l'avalanche. Hier, de nombreux massifs alpins étaient placés en risque 4. « Il ne faut pas skier hors-piste. Il faut s'en tenir aux pistes ouvertes », a insisté le préfet de l'Isère.

 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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