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Burkina Faso : un nouveau gouvernement face à de nombreux défis (ANALYSE)

Xinhua | 14.01.2016 08h38

Le Burkina Faso qui vient de sortir de treize mois de transition à l'issue d'une élection remportée par Roch Marc Christian Kaboré, a connu mercredi son premier gouvernement de 29 membres.

Cette première équipe de Paul Kaba Thiéba doit faire face à de nombreux défis, dans un pays où tout semble prioritaire, après 27 années de règne de l'ancien président Blaise Compaoré, renversé par la rue en octobre 2014.

Selon les observateurs, il s'agit de donner une vitalité à l'économie nationale mise en mal par la chute des cours de l'or et du coton qui constituent les principales sources de revenu de ce pays sahélien d'Afrique de l'Ouest.

Pour relever ce défi, le Premier ministre a confié le poste de l'Economie, des Finances et du Développement à une femme du nom de Mme Alizatou Rosine Coulibaly née Sori.

Economiste de formation, celle dont le nom avait circulé sur les réseaux sociaux au poste de Premier ministre, a longtemps évolué dans des institutions internationales, notamment au sein de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale échoit à M. Pengwindé Clément Sawadogo, un ancien ministre de Blaise Compaoré, devenu opposant avec le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP de M. Kaboré).

Sur le plan sécuritaire, face aux menaces terroristes et une armée nationale en pleine reconstruction, après le putsch manqué de septembre dernier, le président Roch Marc Christian Kaboré, garde le portefeuille de la défense alors que la troisième personnalité de son parti, Simon Compaoré, ex-maire de la capitale burkinabè, est à l'administration territoriale et à la Sécurité.

A noter aussi que les Burkinabè attendent de ce nouveau gouvernement plus de justice sociale, et l'aboutissement des dossiers pendants - Affaires Thomas Sankara et Norbert Zongo, ainsi que le mandat d'arrêt international contre l'ancien président, ouverts sous la transition.

Le Premier ministre a confié le poste de la Justice au magistrat Réné Bagoro, ancien ministre en charge de l'Habitat dans le gouvernement de la transition.

Ce juriste faisait partie des ministres qui avaient été pris en otage par les putschistes du 16 septembre qui avaient renversé brièvement les autorités de la transition.

Pour faire plus de visibilité sur les actions du gouvernement, un journaliste s'est vu confier le portefeuille de la Communication. Il s'agit de Remis Dandjinou, patron de la chaine privée BurkinaInfo TV.

Un autre journaliste, Alpha Barry, ancien correspondant de la Radio France internationale (RFI), ex-conseiller spécial du président Guinéen Alpha Condé, est nommé au poste des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l'extérieur.

Lors de sa première déclaration à la presse, le Premier ministre avait souligné que les jeunes ont pris la responsabilité de "marcher dans la rue, de braver les armes, de braver la mort pour mettre fin au régime" de Blaise Compaoré.

"Cela montre que nous devons prendre notre destin en main et construire un avenir meilleur", a-t-il dit, invitant les populations à adhérer au "combat commun".

Pour rester dans cette logique d'ouverture, le président Kaboré a "récompensé certaines formations politiques qui lui ont permis de faire une majorité parlementaire.

Ainsi, Batio Bassière de l'Union pour la renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) et Tahirou Barry du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) font leur entrée dans ce gouvernement.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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