Dernière mise à jour à 08h24 le 13/01
Que se passe-t-il quand un lac s'assèche entièrement ? Dans le cas du lac Poopo en Bolivie, l'ex-deuxième plus grand de la nation andine après le célèbre Titicaca, la réponse est rien de moins que la dévastation. Le lac Poopo, composé d'eau salée, était situé dans l'altiplano bolivien à une altitude de 3700 mètres, dans le département d'Oruro ouest. La région a longtemps été peuplée par des exploitations minières, qui dépendaient du lac. Quant aux membres des communautés locales comme les Untavi, ils vivaient historiquement de la pêche et d'autres activités dépendantes de cette masse d'eau.
Aujourd'hui, tout est fini. L'eau a disparu, les animaux sont morts par millions, selon les études. Et les familles locales, ayant perdu une grande partie de leurs moyens de subsistance, ont été contraintes de partir. Le gouvernement a déclaré le secteur "zone de catastrophe", mais beaucoup disent que pas grand-chose n'a été fait pour rendre la zone à nouveau vivable. Valerio Calle Rojas est l'un des 150 pêcheurs de la communauté Untavi. « Il y a seulement 40 jours, il y avait de l'eau, et des flamants étaient là. Il y avait un peu d'eau, là où il y a maintenant ces petites taches sombres », a-t-il dit.
Il a expliqué la perte progressive de l'eau du lac Poopo. « Dans les années 90 il y avait au moins 2 000 kilomètres carrés d'eau. Après cela, le niveau d'eau a commencé à descendre », a-t-il dit. « En 1995, 1996, il y a eu une sécheresse, et l'eau s'était asséchée, mais elle était revenue rapidement. (...) Il devrait y avoir un peu de pluie. Mais il n'y en a pas ». La crise a atteint son paroxysme à la fin de 2014, avec une perte massive de vie animale locale. Les morts parmi les poissons ont été estimées à des millions. Nombre des quelque 500 oiseaux, dont des flamants et des canards, sont également morts.
Ce qui est arrivé au lac est un véritable désastre. Victime du changement climatique et de diverses négligences industrielles, le lac Poopo a complètement disparu en décembre 2015, laissant dernière lui une vaste surface désertifiée d'environ 4 000 kilomètres carrés. « Nous sommes dans un état d'urgence. Nous n'avons pas d'eau. Le lac Poopó est complètement sec », a souligné avec gravité dans un communiqué Vladimir Challa Huaca, porte-parole de l'Autorité provinciale du lac. « Cette crise est en train d'affecter plusieurs familles vivant autour du lac Poopó depuis des générations... Le lac fournissait de l'eau pour les villages avoisinants ».