Dernière mise à jour à 08h38 le 14/01
La Chine restera un moteur de l'économie mondiale car elle dispose d'opportunités d'investissement et de ressources intérieures suffisantes, a déclaré mardi Justin Yifu Lin, directeur et fondateur du Centre chinois pour la recherche économique, et professeur honoraire à l'Université de Beijing.
"La Chine poursuivra sa croissance économique et restera le principal moteur de la croissance économique mondiale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Moscou.
M. Lin a écarté les spéculations sur les perspectives négatives de l'économie chinoise, liées au taux de croissance de 2015 qui était plus faible que les années précédentes.
"Certaines personnes prédisent l'effondrement de l'économie chinoise. Je pense qu'elles ne comprennent pas la nature de l'économie chinoise", a-t-il dit. "Malgré les inquiétudes entourant l'économie chinoise, les objectifs ont été atteints, comme on peut le voir".
L'économie chinoise devrait afficher en 2015 un taux de croissance de 7 %, selon les estimations officielles, ce qui est conforme à l'objectif de croissance anticipé.
Les taux d'inflation et de chômage ont également été maintenus dans les limites des objectifs du gouvernement, à 2,5 % et 4 % respectivement.
L'économie chinoise a représenté environ 14 % de l'économie mondiale l'année dernière, et elle a contribué pour près d'un tiers à la croissance mondiale, a-t-il ajouté. "Cela signifie que la Chine est restée le moteur de la croissance mondiale".
Selon cet économiste, le taux de croissance annuel de 8 % de la consommation intérieure chinoise a rendu possible une croissance du PIB de 7 %.
Pour 2016, M. Lin prédit que la croissance des exportations chinoise sera limitée et que la croissance économique sera réalisée par l'exploitation des ressources intérieures du pays.
Toutefois, la Chine a de bonnes perspectives de maintenir un taux de croissance modérément élevé car elle dispose de nombreuses opportunités d'investissement positives, a-t-il observé.
Les options qui s'offrent à Beijing comprennent le renforcement de ses stocks à un niveau encore plus avancé, l'amélioration de ses infrastructures, la protection de l'environnement et l'urbanisation, ce qui constitue autant d'opportunités d'investissement qui pourraient dégager des résultats positifs sur les plans économique et social, estime l'économiste.
De plus, le pays dispose de ressources abondantes pour investir, a-t-il dit, soulignant que les réserves de change de Chine s'élevaient à 3.400 milliards de dollars.
Concernant les relations de la Chine avec la Russie, M. Lin a indiqué que les deux pays disposaient de bonnes perspectives de coopération.
"Si l'on examine la structure économique de la Chine et de la Russie, on s'aperçoit que les deux pays sont fortement complémentaires. Je pense qu'un tel partenariat stratégique sera bénéfique pour le deux parties", a-t-il indiqué.
L'un des domaines de cette coopération pourrait être l'agriculture, car la Chine dispose d'une quantité limitée de terres arables et d'une population rurale vieillissante, ce qui la contraint à importer des matières premières agricoles.
"Potentiellement (la Russie) pourrait être une des plus grandes sources d'importation agricole pour la Chine. C'est une situation gagnant-gagnant pour la Chine et la Russie", a-t-il dit.
M. Lin a également salué la volonté de la Russie de participer aux initiatives de Nouvelle route de la soie proposées par la Chine, la Ceinture économique de la route de la soie et la Route maritime de la soie du 21ème siècle, qui envisage une liaison entre les stratégies de développement de pays d'Asie, d'Europe et d'Afrique.
Cette initiative vise à améliorer les infrastructures, à attirer les investissements, à créer de nouveaux emplois, et à augmenter les revenus, la productivité et les conditions de vie des gens qui vivent et travaillent dans les pays concernés, a fait valoir M. Lin.