Dernière mise à jour à 14h56 le 15/09
Des mastiffs tibétains errants rassemblés dans un refuge de la province du Qinghai. (Photo d'archives / thepaper.cn) |
A l'heure où le marché naguère en plein essor des mastiffs tibétains diminue, des centaines de ces chiens farouches luttent pour leur survie dans des refuges qui font face à de grandes difficultés.
Il n'y a pas si longtemps encore, ces chiens très prisés pouvaient être vendus pour des millions de Yuans, quand c'était l'époque où ils étaient des animaux de compagnie à la mode pour les Chinois riches. L'élevage de ces chiens tibétains a été florissant pendant un certain temps, mais de nombreux éleveurs les ont ensuite abandonnés en raison d'un intérêt décroissant, les laissant errer dans les temples ou les villages.
Aujourd'hui, le grand nombre de mastiffs tibétains errants constitue une menace pour les personnes et le bétail. Ainsi, en novembre dernier, une fillette de 8 ans est décédée après avoir été mordue par un chien errant dans le comté de Nangchen de la province du Qinghai, dans le Nord-ouest de la Chine.
Dans la municipalité de Maozhuang du comté, les élèves du primaire n'osent plus sortir seuls parce qu'ils craignent d'être attaqués. Dans cette petite ville de 9 000 personnes, les personnes âgées emportent souvent un bâton avec elles pour leur sécurité quand elles se promènent à l'extérieur. Selon un étudiant tibétain, plus de 500 chiens errants vivaient près du monastère de Zurmang lorsqu'il faisait ses études là-bas. Il a même dû se réfugier un jour dans la maison d'un fermier après avoir été pris en chasse par trois chiens.
Dongta, le chef du canton, a toutefois précisé que le gouvernement local et le monastère de Zurmang ont réussi à collecter 200 000 yuans (30 500 dollars) pour construire un refuge pour chiens en 2015, qui a reçu environ 1 200 animaux en deux semaines. Il en reste encore plus de 600. Mais il a également ajouté qu'il faisait face à une forte pression dans la poursuite de l'exploitation de ce refuge, faisant appel à des dons de nourriture pour chiens.
Selon Kanbu Bajia, qui vit dans le monastère, bien que les temples, les écoles et les cantines du gouvernement donnent tous des restes à l'abri, celui-ci doit encore dépenser environ 20 000 yuans par mois pour nourrir les chiens. A ce coût s'ajoute aussi le salaire mensuel de 3 000 Yuans versés à chacun deux salariés formels, mais en deux ans, six personnes ont quitté leur poste en raison du stress. Pour réduire les coûts d'exploitation, le salaire mensuel de ces aides a été ramené à 2 500 Yuans.
Les autorités avaient bien prévu d'abattre les chiens errants, mais ils ont dû renoncer à leur idée parce que les Tibétains locaux croient que tuer ces animaux est contraire à leur religion.
Wei Jianbin, directeur du Centre de prévention et de prévention de la maladie de Yushu, a quant à lui déclaré que les chiens infectés par une maladie, l'hydatidose, contaminent l'eau et les pâturages, ce qui en retour menace les humains.
Selon Yang Qichang, un responsable de l'élevage de la préfecture autonome tibétaine de Golog, ces chiens errants contribuent également à la multiplication des cas d’échinocoque parmi les populations locales.
Les données montrent que Nangchen compte plus de 8 200 chiens errants. Une ONG de protection de l'environnement du Qinghai a estimé que la préfecture de Golog compte plus de 50 000 chiens, dont 14 000 errants. À Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, un abri construit en 2013 a une capacité de 2 000 chiens, mais il en accueille aujourd'hui plus de 7 000, ce qui fait qu'un nouveau centre pouvant accueillir jusqu'à 4 000 animaux a été construit.