Est-il possible de sortir 10 millions de personnes de la pauvreté en une année?

Un rêve facile à atteindre pour la Chine

Depuis le lancement par l'ancien dirigeant, Deng Xiaoping, de sa politique de réforme et d'ouverture en 1978, la Chine a toujours considéré le droit au développement comme l'un des droits fondamentaux. Plusieurs projets de développement mobilisant toutes les forces sociales à résoudre le problème de la pauvreté ont été élaborés. Ici, je veux revenir seulement sur les stratégies du gouvernement chinois pour lutter contre la pauvreté dans les deux villages de la province du Hubei au centre du pays, que j'ai eu la chance de visiter au milieu du mois de mai 2018. La Chine poursuit sa vision de sortir les 40 millions de Chinois considérés encore comme pauvres.

Un pays continent, qui se considère comme celui en voie de développement alors qu'il est la deuxième puissance économique mondiale. Il ne se vante pas, mais ses activités disent beaucoup. La Chine préfère plutôt sortir le peuple de la pauvreté que de se vanter qu'elle est une puissance. La Chine, le pays le plus peuplé du monde, avec une population d'1,3 milliard de personnes, dont 40 millions qui vivent dans la pauvreté vont aussi en sortir dans les quatre années à venir. Une affirmation étrangère ! Comment les 40 millions de personnes, soit quatre fois la population burundaise peuvent sortir de la pauvreté en quatre années ? Paraît-il impossible pour certains pays !

Pour y arriver, le gouvernement chinois a mis en place certaines mesures permettant de sortir 10 millions de Chinois par an dans les quatre prochaines années. Mais encore, est-il possible de sortir 10 millions de personnes de la pauvreté dans un délai ne dépassant pas un an? Pour bien comprendre ce calcul, imaginez que d'ici un an, un nombre de personnes en situation misérable de la pauvreté équivalent à toute la population burundaise sera sorti dans cette dernière. La réponse est positive pour le gouvernement chinois, car pour les Chinois, rien n'est impossible. D'abord, non seulement le peuple chinois est déterminant et patriotique, son gouvernement considère également le droit au développement comme l'un des droits fondamentaux. Il met tout son effort dans la lutte contre la pauvreté.

Une fourniture d'électricité, paiement de 10 000 dollars américains par l'Etat

En effet, en tant que l'un des moyens de réduire la pauvreté, le gouvernement chinois soutient ses citoyens vivant dans un environnement inhospitalier à travers différents villages ruraux du pays. Dans un voyage de travail que moi et mes collègues journalistes africains, avons effectué dan la province du Hubei, une province se trouvant au centre de la République populaire de Chine, nous avons eu la chance de visiter un projet de réduction de la pauvreté précisément au village de Lijiawan, zone de Chencelou, district de Huangzhou, ville de Huanggang. Arrivé au village, on dirait que tu es dans un marais.

Le village est entouré d'eaux aménagées ici et là-bas, des champs de différents légumes et fruits à côté, avec certaines maisons en briques en terre non cuites. Totalement à l'africaine en pays sous-développés. Ce qui est étrange, c'est que le même village est éclairé. L'électricité y est 24 sur 24 heures. Une chose à préciser ici, ces maisons ci-haut citées ne sont pas actuellement habitées. Elles sont là en mémoire de la vie des villageois avant la mise en exécution du projet du gouvernement de la lutte contre la pauvreté à cet endroit.

Composé de 234 ménages de 844 habitants, le village de Lijiawan est devenu un village de modèle. La fabrication de panneaux solaires, les plantations de bois et un centre de traitement des eaux usées ont permis d'améliorer la vie des villageois autrefois déshéritée.

Selon les informations recueillies sur place, les résidents ont reçu une certaine somme d'argent du gouvernement chinois et l'ont utilisé pour faire des merveilles dans le village. Ils produisent maintenant 60 kilowatts d'énergie solaire et les vendent au réseau d'État. Tenez, ils sont payés par l'Etat 70 000 Yuans équivalent à plus de 10 000 dollars américains et plus de 250 000 000 millions de francs burundais pour chaque fourniture. Par contre, le gouvernement fournit de l'électricité à ces villageois comme tout autre citoyen chinois.

De plus, le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) à ce village, Zheng Xingping, nous a indiqué qu'ils vendaient un hectare de plantation de bois à un coût de 60 000 Yuans, c'est à dire plus 9 300 dollars américains. Il a renseigné qu'en 2017, leur revenu annuel dans ledit village était de 200 000 Yuans, soit plus de 31 200 dollars américains. « Grâce à ces efforts soutenus par le gouvernement chinois, les villageois ont mis de côté 1,2 million de Yuans, soit 187 500 dollars américains, pour soutenir la construction de routes standard qui les relient aux grandes villes chinoises. Ils ont également mis de côté 12 millions Yuans, soit environ 1,9 million de dollars américains pour construire un beau village pour tous les ménages », a–t-il renchéri.

Pour lutter contre la pauvreté, le gouvernement chinois privilégie la construction de villages modernes.

Le Burundi, un des pays bénéficiaires de ces initiatives

Une autre visite nous a amené au projet de réduction de la pauvreté du village de Yangjiafan, zone de Honghuatao, ville de Yidu dans la même province. C'est un village moderne en étage composé de cinq résidentiels composés. Ici, l'Etat donne aux habitants la terre pour la construction et certains matériels de constructions comme l'eau et le gaz. Pour ce gouvernement, la lutte contre la pauvreté n'est pas possible si on ne loge pas dans des bonnes conditions. D'après le secrétaire du PCC à ce village, Wu Liangfu, le revenu annuel a monté depuis que le gouvernement les a aidés à la construction de village moderne.

Ces initiatives adoptées par le gouvernement chinois pourraient inspirer les pays africains dans la lutte contre la pauvreté afin d'améliorer les conditions de vie des populations rurales qui vivent dans la pauvreté. Pour les aider, la Chine ne se limite pas seulement à ses frontières dans la lutte contre ce fléau. Elle essaie de transférer ses compétences et expériences dans les pays africains. En effet, lors du 6ème Forum de réflexion Chine-Afrique sur la lutte contre la pauvreté à Addis-Abeba en 2017, le ministre des affaires étrangères, Wang Yi, a indiqué que la Chine, forte en expérience, est prête à partager son expertise en matière de développement et de lutte contre la pauvreté avec l'Afrique.

Chose promise, chose faite. Dans peu de jours après, la Chine a envoyé différents experts dans divers pays africains. Un exemple concret est celui du Burundi où ce pays ami d'Afrique y a envoyé des experts en agriculture moderne du riz. Avec cette aide d'expertise, la récolte du riz dans la plaine de l'Imbo précisément en commune de Gihanga province de Bubanza, à une dizaine de kilomètres de la capitale de Bujumbura, a été multipliée de plus de trois fois. En effet, selon les statistiques confirmées par l'ambassade de la Chine au Burundi, sur une surface d'un hectare la production varie actuellement de 11 à 13,8 tonnes alors qu'auparavant la production ne dépassait pas 3,75 tonnes sur la même superficie. Sans doute, cette augmentation de la production du riz a des effets positifs considérables pour la sécurité alimentaire et le développement dans les autres domaines du pays. L'ambassade précise que cette production a brisé le record par unité en Afrique.

Vincent Mbonihankuye du Renouveau du Burundi, en collaboration avec le Quotidien du Peuple en ligne