Le ministre zimbabwéen de l'Indigénisation, Francis Nhema, a réfuté jeudi les rumeurs selon lesquelles il aurait été mandaté par le cabinet pour effectuer des amendements à la controversée loi d'indigénisation, qui demande aux compagnies étrangères de céder la majorité de leurs actionnariats aux Zimbabwéens noirs.
M. Nhema, qui a eu pour mission de diriger le ministère en charge de l'application de la loi en septembre dernier, a déclaré à un comité parlementaire que le cabinet était toujours en discussion pour savoir si oui ou non la loi devait être changée.
"Je n'ai jamais dit que je voulais modifier la loi. Si jamais nous décidons que des changements devaient être apportés à la loi, ces amendements seraient portés à la connaissance du parlement mais pour l'instant, nous n'avons pas encore pris de décision", a déclaré le ministre dans la langue vernaculaire Shona.
La loi controversée, en vigueur depuis en 2010 dans le secteur minier, est montrée du doigt car elle fait fuir les potentiels investisseurs dans le pays qui connaît déjà une crise grave de liquidités.
Ces propos de M. Nhema surviennent alors que les ministres de l' Information et des Finances ont récemment indiqué que la législation serait amendée pour faciliter une mise en oeuvre adaptée spécifiquement dans chaque secteur, par opposition aux dispositions actuelles stipulant que des étrangers ne peuvent détenir que jusqu'à 49% de parts dans les activités d'entreprises au Zimbabwe.
Le ministre des Finances Patrick Chinamasa a par la suite déclaré que M. Nhema avait été désigné par le gouvernement pour préparer ces amendements.
Le ministre de l'Information Jonathan Moyo a déclaré en mai que le gouvernement révisait cette loi et qu'il souhaitait adopter le Modèle de partage de la production (PSM) dans les secteurs minier et agricole, et le Modèle d'investissement commun pour l'autonomisation (JEIM) dans les autres secteurs.
Dans le cas des partenariats avec les investisseurs étrangers suivant le modèle PSM, le pays conservera des droits de propriété de 100 % sur les ressources minières et les terres cultivées, et le partage de la production sera effectué sous la forme de produits minéraux ou agricoles définis, d'une manière qui pourrait être liée à la rentabilité, a indiqué M. Moyo dans un communiqué détaillé publié par les médias étatiques en début de ce mois. Les investisseurs étrangers pourront recouvrer leurs coûts opérationnels avant le partage des bénéfices miniers avec le gouvernement zimbabwéen.
Dans le cadre des partenariats selon le modèle JEIM, les Zimbabwéens pourront former des entreprises mixtes afin de réunir des capitaux et de fonder des entreprises qui seraient détenues par les locaux. Il n'y aura pas de règle sur le pourcentage de participation dans le modèle JEIM.