La sixième expédition chinoise en Arctique partira le 11 juillet de Shanghai pour continuer d'étudier le Pôle Nord et observer comment les changements de climat de la région affectent le monde.
Soixante-cinq scientifiques prendront part à l'expédition de 76 jours, dont trois Américains, un Allemand, un Russe et un Français. Ce sera le sixième voyage de la Chine dans cette région polaire depuis 1999.
«Pouvoir explorer l'océan Arctique est vraiment important pour comprendre le lien entre le changement climatique dans l'Arctique et l'augmentation des événements météorologiques extrêmes en Chine», a déclaré Wang Yong, chef de la division des programmes scientifiques de l'Administration chinoise de l'Arctique et l'Antarctique (CAA).
Avec le réchauffement des températures de la planète et de la région arctique, les scientifiques du monde entier tentent de démêler le rôle de l'Arctique dans le changement climatique mondial.
De nombreux experts conviennent que la fonte de la banquise a de graves conséquences pour le climat de la Terre. Li Yuefeng, un spécialiste du National Climate Center, a indiqué que les précipitations en Chine pouvaient être affectées par le climat estival dans l'Arctique.
«Lorsque nous serons en mesure de recueillir plus de données atmosphériques et océaniques, nous pourrons alors tenter de découvrir comment le climat de l'Arctique influe sur la Chine», a souligné Wang.
En plus d'étudier l'impact de la région sur le changement climatique, il y a eu un regain d'intérêt dans l'Arctique en raison de ses riches ressources naturelles. Une étude géologique américaine a estimé que l'Arctique contenait jusqu'à 30% des gisements de gaz non découverts de la planète et 13% de ses ressources pétrolières non découvertes. Avec également aussi la possibilité d'une route maritime commerciale plus courte en été.
La Russie et autres nations ayant un littoral arctique revendiquent le plancher océanique de la région, qui est censé contenir un quart des ressources minérales de la planète. Les richesses inexploitées devenant plus accessibles en raison de la fonte estivale des glaces.
«Comme d'autres pays, la Chine est également intéressée par les ressources et la route maritime du Nord», a noté Wang Yong, se référant à la route maritime de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique le long de la côte arctique russe.
Ajoutant que cette voie pouvait aider les entreprises du pays à réduire le temps de transit entre la Chine et l'Europe.
Pour ZhaiJiugang, chef adjoint de l'Administration de la sécurité maritime du ministère des Transports, l'itinéraire pouvait faire économiser aux cargos chinois 5186 kilomètres et neuf jours de voyage pour rejoindre l'Europe.
Selon Wang Yong, lors de l'expédition, les scientifiques chinois collecteront des informations sur le changement climatique, permettant d'envisager d'emprunter dans le futur la route maritime du Nord et d'explorer les ressources de la région.
Un projet de recherche en cours soutenus par le Département américain de l'Energie (DOE) a prédit que l'Arctique pourrait perdre sa couverture de glace dès 2016, soit 84 années d'avance sur les projections des modèles conventionnels.
«En tant que nouveau venu, la Chine accélère son rythme dans l'exploration de l'Arctique», a fait observer Wang, souhaitant que le nouveau brise-glace qui sera construit dans le cadre du 13e plan quinquennal à venir (2016-20) puisse renforcer la capacité de l'expédition polaire du pays.
«Une fois que le navire sera construit, une expédition dans l'Arctique pourra être menée chaque année».