Les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord, entamées mercredi à Alger, sont "complexes et compliquées", a affirmé vendredi le Premier ministre malien Moussa Mara.
"Nous ne sommes pas en tête-à-tête avec les groupes armés et nous ne voulons pas être en tête-à-tête avec les groupes armés puisque la question n'est plus une question de rébellion seulement. C'est aussi une question de terrorisme, de trafic de drogue", a-t- il déclaré.
Pour lui, "c'est une question qui est devenue, par essence, une question sahélienne, une question internationale".
Moussa Mara a précisé que lors des pourparlers d'Alger, le gouvernement malien "défend une position globale", car 'il ne s' agit pas seulement de prendre les revendications des rebelles mais d'essayer de répondre à ces revendications", "d'établir un ordre politique, social, économique, sécuritaire, militaire, diplomatique, qui puisse garantir la paix et la prospérité sur cette partie de notre territoire et sur l'ensemble de la bande sahélienne".
"C'est en cela que ces discussions sont complexes, compliquées, mais avec l'équipe que nous avons sur place (à Alger), n'ayez pas de crainte, nous nous en sortirons", a-t-il ajouté.
Selon lui, la délégation gouvernementale malienne "est allée à Alger avec les propositions afin que les futurs accords puissent être les derniers (accords définitifs). Et surtout que ces accords contiennent l'ensemble des aspects qui touchent à la crise". Il a cité les aspects relatifs aux éléments de confiance à restaurer, à savoir tout ce qui est en relation avec les forces armées, la réconciliation, la justice, la vérité, la réparation qui sont aussi nécessaires à la cohésion nationale et à la pacification de cette partie nord du Mali.
"Nous voulons également que ces futurs accords contiennent des éléments de développement économique et social", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a déclaré que son gouvernement a présenté une feuille de route qui "a été partagée par la partie algérienne, avant les débuts des discussions et endossée par la communauté internationale".
"C'est cette feuille de route qui est en train d'être confrontée à celle qui a été présentée par le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr), pour arriver à un cheminement de discussions qui puisse être accepté de tous", a-t- il soutenu.