Après la signature d'un accord de cessation des hostilités mercredi à Brazzaville, capitale congolaise, dans le cadre d'un forum pour la réconciliation inter-centrafricaine, les ex-Séléka et leurs rivaux, les Anti-Balaka, se sont engagés à respecter leur engagement et à appliquer cet accord.
"Aujourd'hui, devant le monde entier, nous avons pris un engagement, notre engagement envers la cessation des hostilités en RCA est ferme, définitif et irréversible", a indiqué le chef de la délégation de l'ex-Séléka, Mohamed Moussa Dhaffane.
"Notre coalition recommande que nous ne restons pas seulement au niveau de la cessation des hostilités et des violences, mais il est important de cesser de nous persécuter entre nous, de détruire nos biens, de se stigmatiser les une les autres, et tout particulièrement, à la majorité chrétienne, de cesser de stigmatiser la minorité musulmane", a-t-il ajouté.
Sur le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) des ex-combattants, il a précisé que "ce point doit être intégré dans l'accord politique qui en principe devrait être discuté sérieusement entre les partenaires au développement".
Les protagonistes centrafricains se sont engagés à poursuivre leurs discussions afin de conclure d'autres accords, y compris le DDR.
M. Dhaffane a réitéré son soutien indéfectible à la poursuite des travaux avec tous les acteurs centrafricains sans exception.
Il a appelé tous les combattants Séléka à appliquer l'accord et à le respecter, pour l'instauration de la paix, de la stabilité et de la sécurité en terre centrafricaine.
De son côté, le coordonateur de la milice Anti-Balaka, Patrick Edouard Ngaïssona, a déclaré que la signature de l'accord sur la cessation des violences consolide l'acte que les Anti-Balaka ont posé avant de venir au forum de Brazzaville.
Il a indiqué que la signature d'un seul accord n'entrave pas la volonté des Centrafricains d'aller vers la paix car le DDR est un long processus.
"Nous allons mener une réflexion au sein de notre groupe, et dès qu'on va arriver au pays, chacun ira dans son coin avec le mot d'ordre, pour essayer de sensibiliser et de conscientiser les troupes en attendant leur regroupement", a promit M. Ngaïssona.
"Nous allons respecter nos engagements, parce que nous ne pouvons plus accepter que le peuple centrafricain soit encore otage des groupes armés", a-t-il soutenu.
Initiateur du forum, le chef de l'Etat congolais Denis Sassou N' Guesso et médiateur de la crise centrafricaine a estimé que cet accord était une étape importante dans le processus de résolution du conflit centrafricain.
"Les engagements qui viennent d'être pris constituent les fondations, les repères pour le processus à poursuivre et à consolider en terrain centrafricain", a-t-il indiqué.
"Il fallait bien commencer par la cessation des hostilités car, le plus long voyage commence par le premier pas. Brazzaville constitue le premier pas qui vous conduira dans les 16 préfectures de votre pays, dans le cadre d'un dialogue inclusif dans la paix, avant de vous retrouver à Bangui, pour l'organisation d'un forum de réconciliation national, qui clôturera formellement le processus que nous venons d'engager", a déclaré le président congolais. De son côté, la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, qui a assisté à la signature de l'accord, a déclarée que "c'était ma conviction d'arriver à une telle réconciliation".