La ministre déléguée marocaine auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, a présidé mardi à Rabat les travaux de la réunion de consultation sur l'élaboration d'un programme de coopération entre le Maroc et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Au cours de cette réunion, à laquelle prend part une importante délégation menée par le directeur du Secrétariat des Relations mondiales de l'OCDE, Marcos Bonturi, il a été question du lancement des discussions pour accroître la coopération entre l'OCDE et le Maroc. Cette réunion se veut aussi l'occasion de "voir comment ce programme pourra être dessiné sur mesure pour les besoins de réformes du Maroc et pour donner accès au Royaume à toute l'expertise de l'OCDE et de ses pays membres en soutien à son processus de réformes", a indiqué M. Bonturi.
Le Conseil des ministres des pays membres de l'OCDE avait adopté, lors de sa réunion tenue en mai dernier à Paris, le programme de coopération entre l'organisation et le Maroc. Le Kazakhstan, le Pérou et la Thaïlande ont également été invités à participer à des programmes par pays. Ce programme permet au Maroc d'adhérer à certains instruments juridiques de l'OCDE et de bénéficier de conseils ciblés à l'appui de son programme national de réformes, outre le partage d'expériences. Le Maroc bénéficiera aussi de l'Examen multidimensionnel qui permettrait d'évaluer les performances du Maroc et ses priorités en termes de croissance, de durabilité et d'équité en tenant compte non seulement des résultats obtenus mais aussi de l'influence de la dynamique sous-jacente du développement national. Le programme constitue, en outre, une étape vers l'approfondissement de la collaboration et du dialogue avec les représentants des grands secteurs de l'action publique au sein de l'OCDE.
Le Maroc entretient d'excellentes relations de coopération avec l'OCDE, notamment à travers la participation du Maroc à plusieurs instruments de cette organisation, dont la Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international et les entreprises multinationales (2009), la Déclaration sur la probité, l'intégrité et la transparence dans la conduite des affaires et de la finance internationales (2012) et la Convention concernant l'assistance administrative mutuelle en matière fiscale, telle que modifiée par le Protocole d'amendement à la Convention (2013).
Avec la signature de la Convention concernant l'assistance administrative mutuelle en matière fiscale, le Maroc a marqué une nouvelle étape dans sa volonté de bénéficier des avantages d'une coopération multilatérale accrue. Il a désormais pu profiter d'une coopération étroite avec les autres États signataires pour améliorer son cadre fiscal et la collecte des impôts. Cela lui a permis de mieux combattre l'évasion et la fraude fiscales, qui constituent de véritables freins au développement économique et social de nombreux pays. En signant cette convention, le Maroc a prévu non seulement l'échange de renseignements (avec des dispositions rapides sur l'échange spontané et automatique), mais de bénéficier de l'assistance au recouvrement, de la notification de documents et des vérifications conjointes.
La Convention a aussi pu servir accessoirement à d'autres fins répressives telles que la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Le Maroc avait ainsi confirmé son engagement à aspirer aux standards reconnus dans différents domaines, dont la mise en œuvre d'un cadre non discriminatoire de l'investissement, la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, la bonne gouvernance publique et le développement durable.
Le Maroc a toujours été très actif au sein de l'OCDE, notamment dans le cadre de l'Initiative "MENA-OCDE pour la Gouvernance et l'Investissement à l'Appui du Développement" dont il assume la coprésidence depuis 2009.