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Côte d'Ivoire : face-à-face entre bourreaux et victimes de la crise,un signe encourageant pour la réconciliation ?

( Source: Xinhua )

10.09.2014 13h27

Le coup d'envoi des audiences publiques initiées par la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) a été donné lundi à Abidjan.

Les organisateurs de cette séance entendent mettre face-à-face durant les deux mois à venir les victimes de la crise post- électorale et leurs bourreaux, afin de permettre la manifestation de la vérité.

Pour plusieurs observateurs, quand bien même ce processus ne serait pas aisé, il se présente comme un signe encourageant pour la réconciliation nationale.

"Les Ivoiriens appellent la réconciliation de tout leur voeu, mais avant que cela ne soit possible, il faut que l'on connaisse la vérité sur ce qui s'est passé. Pourquoi des frères d'un même pays se sont entredéchirés ? Cela mérite d'être su et cette confrontation entre bourreaux et victimes va révéler beaucoup de choses", note Auguste Kouaménan, juriste à Abidjan.

"Accepter de venir témoigner n'est pas facile. Il n'est pas non plus facile de reconnaître un crime et de demander publiquement pardon mais je pense que le courage va guider les uns et les autres", ajoute-t-il.

Les responsables de la CDVR précisent que l'opportunité est donnée aux victimes de s'exprimer, et de désigner leurs bourreaux s'ils les reconnaissent.

SE REPENTIR ET PARDONNER

Pour le président de la CDVR, Charles Konan Banny, ces rencontres directes se présentent comme de véritables chances pour les bourreaux de se repentir, pendant que l'occasion est donnée aux victimes de pardonner.

"Nous sommes à une étape importante de notre histoire. Il nous faut trouver un nouveau chemin qui sera débarrassé de la haine et de la violence", note M. Banny, exhortant les uns et les autres à venir s'exprimer pour la vérité et la réconciliation.

"Nos compatriotes qui se sont égarés et qui ont commis des actes répréhensibles, nous leur offrons une seconde chance de restauration et de réinsertion dans notre société pour bâtir une terre d'espérance", insiste-t-il.

Pour le président du Mouvement ivoirien des droits humains ( MIDH) Yacouba Doumbia, la Côte d'Ivoire a besoin de signaux forts pour sa réconciliation et sa cohésion.

"Nous sommes satisfaits du fait que la parole sera donnée aux victimes", a relevé M. Doumbia, plaidant pour une implication plus concrète dans ces séances de la société civile qui, selon lui, joue un rôle majeur dans la pacification du pays.

MODÈLE SUD AFRICAIN

A plusieurs occasions, la Commission dialogue vérité et réconciliation de Côte d'Ivoire a exprimé le voeu d'organiser ses séances publiques sur le modèle de la "justice transitionnelle" née dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

"Ces auditions n'ont pas vocation à condamner ou à absoudre, mais promouvoir une société qui refuse la violence, l'esprit de vengeance et l'impunité", précise alors Charles Konan Banny, le président de la CDVR.

De l'avis des observateurs, la création, en 1993, de la Commission Vérité et Réconciliation a sans doute contribué à épargner un bain de sang à l'Afrique du Sud libérée de l'apartheid.

Pour ceux-ci, la justice transitionnelle, instaurée en 1995 par Nelson Mandela, est considérée comme l'un des principaux facteurs ayant évité l'implosion de l'Afrique du Sud.

Cette séance a permis aux victimes de l'apartheid de pardonner à leurs bourreaux, quand ceux-ci reconnaissaient leurs crimes à haute voix et qu'ils faisaient preuve de sincérité.

"C'est une expérience originale pour les victimes et les bourreaux du régime de discrimination raciale sud-africain", fait remarquer Martin Nguessan, président du Réseau des jeunes pour la paix en Afrique (REJEPA).

"Le face-à-face entre victimes et bourreaux est la dernière ligne droite d'un processus qui dure depuis plusieurs années en Côte d'Ivoire. Il doit être donc mené avec tact pour que la Côte d' Ivoire referme de manière définitive la parenthèse douloureuse de la crise", conclut-il.

La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crises politico- militaires successives, avec en prime la crise post-électorale de 2010 et 2011 qui a fait au moins 3.000 morts et un million de déplacés.

Sous la houlette des autorités du pays, la Commission dialogue, vérité et réconciliation a été mise sur pied pour reconstituer le tissu social déchiré par les crises et ramener la cohésion dans le pays.

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