Burkina Faso : Cheriff Maumina Sy élu président du Comité national de transition

( Source: Xinhua )

28.11.2014 14h32

Cherif Maumina Sy, l'un des candidats malheureux à la présidence de la transition du Burkina Faso, après la chute de Blaise Compaoré, a été élu jeudi président du Comité national de transition (CNT), organe devant faire office d'Assemblée nationale jusqu'en 2015.

Cherif Maumina Sy, fondateur de l'hebdomadaire "Bendré" et réputé être très critique de l'ancien régime, a été porté à la tête du CNT avec 71 voix contre 14 pour son rival.

Les 90 membres du CNT, dont 30 sont issus de l'opposition au président déchu Blaise Compaoré, 25 de la société civile et 10 de la précédente majorité, ainsi 25 pour le compte de l'armée, étaient présents pour l'installation de cette institution de transition.

Le plus jeune membre du CNT, Congo Safiatou, est âgée de 22 ans tandis que le plus âgé, Salif Théodore Ouédraogo, un ancien député de l'ex-parlement incendié le 30 octobre dernier, a 73 ans.

Cette première session du CNT s'est déroulée sous la présence du Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, son gouvernement et le corps diplomatique à l'Hôtel des députés, un bâtiment situé à l'écart du centre-ville de la capitale.

Le nouveau président du CNT, avant son allocution a demandé d' observer une minute de silence en la mémoire des martyrs tombés lors de l'insurrection populaire ayant emporté le régime de Compaoré, avant d'appeler les membres de cet organe législatif au travail.

"Il va falloir imaginer l'avenir de notre pays en adoptant des textes et des lois dans lesquels les populations se reconnaissent. Il nous faut aller vite et bien", a dit M. Sy, saluant de passage la marque de solidarité de la communauté internationale à l'égard du Burkina Faso dans la résolution de la crise.

M. Sy a par ailleurs indiqué que le CNT fera des propositions de loi au regard de ses prérogatives.

"Nous n'allons pas attendre que le gouvernement nous soumettent des projets de lois. Nous allons le faire nous-mêmes", a-t-il annoncé.

Le Burkina Faso, pays sahélien situé en Afrique de l'Ouest, avec 17 millions d'habitants, dont 40% sont des jeunes, a connu un soulèvement populaire qui a chassé, fin octobre Blaise Compaoré au pouvoir après 27 ans. Une charte de transition a été élaborée et signée par toutes les composantes de la société.

Des discussions houleuses au sein de la société civile avaient retardé la formation du CNT, qui devait initialement entrer en fonction, la semaine dernière.

"Nous venons d'horizons divers et ce qui nous unit tous, c'est que nous sommes tous des fils de ce pays (..) l'histoire nous condamnera si nous ne remplissons pas bien notre mission", a rappelé M. Sy.

Pour le Dr Dramane Konaté, membre du CNT, c'est dans un contexte particulier que le CNT a été mis en place.

"Donc, il faudra prendre des mesures idoines qui peuvent honorer le Burkina. Nous devons mener le réflexion de sorte à favoriser l'émergence d'un Burkina nouveau où la démocratie et l' Etat de droit sont des réalités", a-t-il expliqué.

Selon lui, "chacun au sein du CNT, selon son expérience, devrait apporter sa contribution au débat national".

L'insurrection populaire des 30 et 31 octobre a fait 24 morts et occasionné 625 blessés, selon un avant-projet de rapport soumis au Premier ministre le 20 novembre par le Comité ad hoc sur les atteintes aux droits humains, organe mis en place par les autorités de transition.