La tension a monté d'un cran mardi à Ouagadoudou, capitale du Burkina Faso, sur fond de vote des députés du Conseil national de la Transition (Palement intérimaire) sur un projet de loi, qui prévoit explicitement d'exclure les proches du président déchu Blaise Compaoré des élections.
Des heurts ont éclaté entre un groupuscule de manifestants et des forces de l'ordre à quelques encablures du bâtiment où la loi devra être votée.
Des manifestants proches de l'ex-régime ont barricadé la principale voie qui mène au siège du Conseil national de la transition en brûlant des pneus.
Le projet de loi qui doit être examiné par les 90 députés prévoit d'exclure de toutes les élections tous les membres du dernier gouvernement du président Compaoré, ce qui n'est pas du goût des dignitaires de l'ancien régime, qui appellent leurs partisans au boycott de cette révision du code électoral.
Les autorités de la transition issues du soulèvement populaire d'octobre 2014, qui ont pris la menace au sérieux, ont pris des mesures "vigoureuses" en procédant à l'arrestation et à la mise en garde à vue de plusieurs proches de M. Compaoré considérés comme des "fauteurs de troubles".
Un important dispositif sécuritaire est en place depuis lundi, dans les quartiers, notamment aux alentours de l'Hôtel des députés, siège du Conseil national de la Transition, à quelques kilomètres du centre-ville.
Le président du directoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti majoritaire), Léonce Koné a indiqué que l' Assemblée intérimaire n'a "aucune légitimité pour décider (...) qui est éligible et qui ne l'est pas au Burkina Faso, pour la bonne et simple raison que ses membres n'ont eux-mêmes pas été élus par le peuple", ajoutant son parti et ses alliés "ne se laisseront pas faire".
Son parti ne possède que de 10 députés sur les 90 que compte le Conseil national de la transition (CNT).