La Cour africaine des droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) a demandé au Burkina Faso de reprendre l'enquête sur le meurtre en 1998 du journaliste Norbert Zongo et des trois personnes qui l'accompagnaient, indique un communiqué du Service d'information du gouvernement burkinabè publié mardi.
Dans leurs décisions prises le 5 juin, les juges de la CADHP ont également ordonné à l'Etat burkinabè de verser 25 millions de F CFA (42.000 USD) à chacun des conjoints, 15 millions (25.000 USD) à chacun des enfants et 10 millions (17.000 USD) à chacun des mères et pères de Zongo, et de ses compagnons.
La Cour a demandé, en outre, aux autorités du Burkina Faso de lui soumettre, dans un délai de six mois, un rapport sur l'état d' exécution de ces décisions.
Norbert Zongo était un journaliste d'investigation assassiné en 1998 sous l'ex-régime alors qu'il enquêtait sur un dossier incriminant le frère cadet de l'ancien président Blaise Compaoré.
Le 14 décembre 2014, soit six semaines apèrs la chute du régime de Compaoré, le président de la Transition Michel Kafando avait affirmé que "tous les dossiers seront rouverts, et justice sera rendue".
Dans cette logique, le ministre en charge de la justice a instruit, par lettre le 23 décembre 2014, le procureur général près la Cour d'appel de Ouagadougou de procéder à la réouverture du dossier.
Le 8 mars 2015, le procureur général près la Cour d'appel de Ouagadougou a annoncé la désignation d'un juge d'instruction dans l'affaire Norbert Zongo et le 30 mars 2015. Il a requis officiellement la réouverture du dossier.