Boko Haram est un obstacle à la croissance économique des pays de la sous-région, dont le Niger, le Cameroun et le Tchad engagés dans la lutte contre ce groupe terroriste nigérian, selon le président béninois Yayi Boni, qui s'est entretenu ce mardi à Paris avec le chef d'Etat français François Hollande.
"Des efforts considérables ont été fournis par les pays comme le Cameroun, le Tchad et le Niger qui ont eu à engloutir des sommes importantes qui étaient initialement destinées au financement de leur peuple. Mais le phénomène Boko Haram est devenu un défi qui s'est traduit par la perte de ces ressources destinées à la prospérité de ces pays ", a déclaré le président Boni à la presse, au sortir d'un entretien avec son homologue français.
Le président béninois, a annoncé la tenue d'un sommet des chefs d'Etat (du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Bénin) le 11 juin à Abuja pour définir les modalités de lutte contre Boko Haram.
Il estime qu'il faut "Organiser une union sacrée pour en finir avec ce mouvement terroriste car sans la sécurité on ne peut pas avoir la paix".
"On (Niger, Tchad, Bénin, Cameroun, Nigeria) a pris cet élan pour afficher une croissance économique forte qui nourrisse, habille, soigne et qui trouve de l'emploi à la jeunesse. Malheureusement Boko Haram vient contrarier cette vision noble" a expliqué M. Boni.
Concernant son pays le Bénin qui a annoncé l'engagement de ses hommes dans la force mixte pour lutter contre Boko Haram, le président Boni rassure que " les troupes béninoises sont prêtes. Et attendent la résolution du Conseil de sécurité qui étudié le dossier".
M. Boni se dit optimiste quant à l'issue de cette lutte contre les terroristes nigérians. Car le nouveau président de la République nigérian Muhamadu Buhari qu'il a rencontré après son élection "en a fait sa priorité".
"Buhari a effectué sa première sortie en tant que président de la République dans les pays frontaliers engagés dans cette lutte pour les remercier et essayer de mutualiser nos forces, nos ressources et notre détermination politique pour en finir avec ce phénomène odieux", a-t-il indiqué.
Le sommet des chefs d'Etat du 11 juin à Abuja est la preuve de cette détermination selon le président béninois. " Le 11 juin nous allons nous retrouver pour faire les derniers réglages. Et nous saurons où se trouve le blocage. Il y avait quelques hésitations au niveau du Nigeria mais avec l'arrivée de Buhari, je suis convaincu que les choses seront beaucoup plus claires", a expliqué le président Boni.