La course est lancée pour proposer la première fusée vraiment réutilisable pour les voyages vers l'orbite terrestre basse, et Airbus a à présent décidé d'entrer dans la mêlée de ce secteur en pleine croissance. La société aérospatiale européenne, connue pour la fabrication d'un grand nombre d'avions commerciaux utilisés tous les jours dans le monde, vient de révéler son concept secret de fusée Adeline. De son nom complet ADvanced Expendable Launcher with INnovative engine Economy, l'ambition de cette nouvelle fusée est d'être un concurrent majeur de la fusée réutilisable Falcon 9 de la société américaine SpaceX.
Comme la Falcon 9, Adeline est seulement partiellement réutilisable, mais la façon dont elle devrait fonctionner est plutôt innovante : si la plus grande partie du fuselage de la fusée ne sera pas récupérée après son lancement, la partie inférieure du boîtier de fusée du moteur principal (la partie la plus coûteuse et sans doute la plus importante) est conçue pour revenir en toute sécurité sur terre. La conception prévoit un premier étage de la fusée équipé d'ailes et d'hélices, ce qui lui permettra de redescendre vers la Terre comme un petit avion et d'atterrir doucement sur une piste.
La principale différence entre le concept de récupération du premier étage de SpaceX et celui d'Airbus est la consommation de carburant. SpaceX essaie de récupérer les moteurs principaux de chaque Falcon 9 et le réservoir de carburant de manière autonome en faisant poser une grande partie du fuselage de la fusée sur un bateau-drone au milieu de l'océan. Mais pour ce faire, SpaceX doit alimenter la fusée avec du carburant propulseur supplémentaire avant le décollage ; ce carburant permet ensuite de guider le premier étage vers la Terre lors de sa descente en douceur.
En revanche, Airbus dit que son concept permet de réduire de façon drastique le carburant supplémentaire nécessaire à l'atterrissage. Le premier étage d'Adeline est beaucoup plus petit que celui de SpaceX et se détache entièrement du réservoir de carburant de la fusée. Au lieu d'utiliser du carburant pour se guider vers la Terre, le premier étage voyagera sur une trajectoire balistique en utilisant ses petites ailes et des hélices. Il atterrira ensuite horizontalement sur une piste, tout comme un avion. Airbus prétend que moins d'ergol sera nécessaire pour cette technique, et que donc chaque lancement coûtera moins cher.