L'Alliance Lepep, au pouvoir à Maurice, a remporté une victoire écrasante et sans partage aux élections municipales tenues dimanche.
L'alliance dirigée par le Premier ministre Sir Aneerood Jugnauth a gagné tous les 120 sièges à pourvoir et va donc diriger les cinq villes du pays, dont la capitale Port-Louis.
C'est la première fois de son histoire que le Mouvement Militant Mauricien (MMM) du leader de l'opposition, Paul Bérenger, ne remporte aucun siège. L'Alliance Lepep, qui avait remporté les élections législatives de décembre, va désormais avoir le contrôle total des instances démocratiques du pays.
Cette perspective a fait tiquer le Premier ministre adjoint, Xavier Luc Duval, actuellement en Afrique du Sud pour le Sommet de l'Union Africaine (UA), qui a avancé que ce score "n'était pas bon pour la démocratie" et qu'il est toujours bon d'avoir une opposition dans une mairie. Une opinion que ne partage pas le Premier ministre, qui estime lors d'une conférence de presse tenue avant l'annonce des résultats définitifs, que la victoire sans appel de l'Alliance Lepep ne menace pas la démocratie.
Toutefois, Sir Aneerood Jugnauth s'est déclaré déçu du faible taux de participation, deux citadins sur trois n'ayant pas exercé leur droit civique.
"Le droit de vote ne tombe pas du ciel", a-t-il indiqué, dénonçant "l'irresponsabilité" de ceux qui n'ont pas accompli leur devoir civique. Pour lui, le droit de vote n'est pas qu'un droit, c'est "un devoir".
Seuls 140.931 électeurs sur 395.961, soit 35,6% des électeurs, se sont rendus aux urnes dimanche. C'est le deuxième taux le plus bas aux élections municipales après les 22,81% de 1991.
Sir Anerood Jugnauth s'est néanmoins réjouit de cette grande victoire qui lui "donne un double mandat".
Il a affiimé que l'électorat a condamné une nouvelle fois la " trahison" du leader du MMM, Paul Bérenger, qui était encore en alliance avec lui il y a un an, et l'accord "sous-marin" entre le MMM et le Parti travailliste de l'ancien Premier ministre Navin Ramgoolam pour ces élections municipales.
Le Parti travailliste n'a pas pris part aux élections mais son leader avait appelé à voter contre l'alliance gouvernementale.