Dernière mise à jour à 16h02 le 01/12
Magdy Martinez-Soliman. |
Comment qualifieriez-vous l'état de la coopération internationale sur les changements climatiques ?
Je pense que la coopération internationale sur les changements climatiques est au beau fixe. Il y a un très clair consensus. Les discussions internationales autour du climat ont lieu tout au long de l'année et s'achèvent dans les grandes conférences, la conférence des parties autour d'un certain nombre d'accords légaux irrévocables. Nous avons aussi un forum sur la réduction des risques des désastres qui ont donné naissance au Protocole de Kyoto.
Il y a une décision très forte prise par la Chine pour soutenir la coopération Sud-Sud sur le climat, la finance climatique pour cette coopération et approuver les décisions internationales et la coopération dans ce domaine.
Quel est le rôle de la Chine dans cette coopération internationale ?
Les trois plus grands efforts faits dans le monde pour combattre les dangers du changement climatique sont faits par l'Union Européenne, le président Obama et le président Xi. Ils représentent de très grandes initiatives politiques et de transformation économique. La Chine a rejoint le plus haut leadership dans la transformation économique en faveur de l'économie écologique et de ce qui est appelé en Chine la civilisation économique. J'ai participé aux consultations qui ont eu lieu à la Maison blanche pendant les rencontres sur le conseil environnemental qui a conseillé la Chine sur les politiques en rapport avec le changement politique. Les discussions autour du XIIIe plan quinquennal étaient très sérieuses.
Le monde prend très au sérieux les déclarations du président Xi. Tout d'abord, parce que nous avons vu que celles-ci avaient été suivies d'actions. Donc la Chine est crédible. Ensuite, parce que c'est important pour le pays. Cela amènera des changements en Chine et c'est pour cela que c'est absolument fondamental pour le monde. Nous voyons les promesses du leadership chinois comme un développement extrêmement positif dans l'orientation de l'action sur les changements climatiques.
Nous souhaitons évidemment la bienvenue aux promesses. C'est très important. Nous aurions aimé que l'investissement chinois aille plus dans le Fonds vert pour le climat. Cela aurait été une bonne idée, mais la Chine décidera ce qui est le meilleur moyen pour elle de faire profiter à ses partenaires du Sud de cette coopération Sud-Sud.
Nous fournissons de la finance pour le climat à 144 pays dans le monde et nous sommes défenseur de la coopération Sud-Sud. C'est pour cela que nous souhaiterons évidemment la bienvenue à la coopération Sud-Sud s'il y a l'opportunité d'assister la Chine pour cette coopération.
Quelle est la responsabilité de la Chine pour faire évoluer les choses ?
Pour répondre de façon franche, je pense que le gouvernement chinois a deux responsabilités. Il a une responsabilité en tant que gouvernement d'un des pays les plus grands du monde et une responsabilité comme un membre à part entière de la communauté internationale.
En tant que membre de la communauté internationale, la Chine peut aider à arriver à un accord à Paris et d'être un bon partenaire de coopération internationale. La Chine est de plus en plus importante dans les contributions aux solutions internationales.
En tant que gouvernement de pays, la Chine guide son secteur privé, son développement, le développement des villes nouvelles, des nouvelles industries vers un développement plus durable. Je pense que c'est ce que la Chine est précisément en train de faire. Les résultats ne sont effectivement peut-être pas encore visibles. On m'a dit que Beijing a connu une augmentation des émissions de CO2 de 300 % ces dix dernières années et a réussi à réduire ses émissions de 70 %. Le problème est que c'est 70 % de réduction sur une augmentation de 300 %. Les résultats ne sont pas visibles à cause de la vitesse à laquelle la Chine est en train de se développer. Je pense que c'est le rôle de l'ONU d'exiger des gouvernements qu'ils fassent plus et je dirais que la Chine peut faire plus.
Une voiture électrique présentée à la « fête des achats de voitures » à Guangzhou en août.