Des scientifiques veulent séquencer le génome de Léonard de Vinci

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Inventeur de génie, artiste accompli, écrivain même, depuis plus de 500 ans, Léonard de Vinci fascine par ses multiples compétences dans les domaines scientifiques, artistiques et techniques. Pourtant, bien du mystère entoure le génie italien. C'est pourquoi des scientifiques ont lancé le « Leonardo Project », qui a pour but de mieux connaître le mode de vie, l'alimentation, l'apparence physique et le génome de Léonard de Vinci. Un projet qui peut sembler un peu fou qui va amener les scientifiques à se baser sur les écrits, les œuvres et les restes de l'auteur de la peinture la plus célèbre du monde, la Joconde.

Le problème est qu'il faudra d'abord prouver l'authenticité des ossements de Léonard de Vinci. On sait que récemment, des scientifiques ont étudié avec succès le génome de Richard III, des siècles après la mort du Roi d'Angleterre. Comme lui, Léonard de Vinci est né en 1452, et tout comme lui sa sépulture a connu des vicissitudes qui font que sa localisation exacte –censée se trouver au château d'Amboise, dans l'Ouest de la France- reste à prouver. Car des doutes subsistent sur l'authenticité de ces restes : décédé au clos Lucé à Amboise en mai 1519 à l'âge de 67 ans, Léonard a été enterré dans la chapelle Saint-Florentin au château d'Amboise, mais cette chapelle a été démolie en 1802, certaines tombes détruites et des restes perdus. En 1863, sur les lieux du bâtiment détruits, un cercueil a été découvert avec un squelette et, près de ce cercueil, une inscription LEO DUS VINC pour Leonardus Vincius. Ces restes sont-ils ceux du maitre ? Il faudrait pouvoir comparer leur ADN à celui des descendants de la famille de Vinci, car lui-même n'a jamais eu d'enfants.

Avec le « Leonardo Project », les chercheurs espèrent répondre à de nombreuses questions sur la vie du génie de la Renaissance : pourquoi était-il si innovant, si créatif ? D'où lui viennent ses talents ? Toutes choses impensables Il y a quelques décennies, mais aujourd'hui que l'ADN peut être préservé pendant des siècles, voire plus, tous les espoirs sont permis. Car même si les restes supposés du génie n'étaient pas les siens, Rhonda Roby, une généticienne impliquée dans le projet, se veut optimiste : les chercheurs souhaitent se pencher sur des œuvres du maître, car on sait que Léonard de Vinci utilisait ses doigts comme ses pinceaux pour peindre. C'est pourquoi il n'est pas impossible de retrouver des cellules de son épiderme mélangées aux couleurs de la peinture.

Le « Leonardo Project » implique différentes équipes françaises, italiennes, espagnoles, américaines et canadiennes. Les chercheurs ont présenté leur projet dans un numéro spécial de la revue Human Evolution. Ils espèrent vérifier les caractéristiques physiques de Léonard de Vinci d'après les données historiques, ses portraits et son crâne supposé. Ses maladies, blessures, traumatismes, habitudes alimentaires et activités physiques pourraient quant à elles être étudiées d'après des traces laissées sur les os. Pour étayer leurs éventuelles découvertes, les chercheurs aimeraient aussi étudier les descendants de la famille de Léonard de Vinci et reconstruire son arbre généalogique. Il faudra aussi inspecter les sols d'églises italiennes pour localiser les ossements des membres de la famille de Léonard : les restes de sa mère à Milan et d'autres membres de sa famille à Florence. Les chercheurs espèrent annoncer leurs résultats pour la célébration du 500e anniversaire du décès de Léonard de Vinci, en mai 2019.