Dernière mise à jour à 08h40 le 09/05
L'Argentine et la Grande-Bretagne cherchent à reprendre leurs relations commerciales 34 ans après la guerre des îles Malouines.
Le ministre d'Etat britannique pour le commerce, l'innovation et la compétence, Mark Ian Price, en visite en Argentine à la tête d'une délégation commercielle composée de représentants de dix entreprises britanniques, a déclaré vendredi que la Grande-Bretagne et l'Argentine ouvre "une nouvelle ère" pour "tisser de nouveaux liens sur la base de nos connections historiques et des intérêts communs".
Le rapprochement entre les deux pays intervient après la découverte éventuelle de gisements de pétrole et de gaz au large des îles Malouines. Les deux parties semblent vouloir classer la rancune historique.
Le nouveau gouvernement argentin qui a pris ses fonctions en décembre 2015 semble privilégier une approche non conflictuelle sur le litige territorial avec la Grande-Bretagne afin de relancer l'économie du pays et retourner au marché financier international.
"Au cours des semaines à venir, nous allons voir l'arrivée d'une délégation pétrolière britannique en Argentine, et une délégation argentine participera à London Tech Week", a déclaré M. Price.
"Le Royaume-Uni et l'Argentine ont une longue histoire de coopération dans le secteur financier. Londres est le centre des services financiers en Europe. Si nous pouvons travailler ensemble dans ce domaine, nous pouvons libérer les ressources qui favoriseront le développement des entreprises", a-t-il indiqué.
Les membres de la délégation britannique ont visité jeudi le système d'électrification ferroviaire à Buenos Aires construit par une entreprise britannique.
"Nous examinons les possibilités spécifiques (...), dont le chemin de fer", a affirmé M. Prince, "nos pays ont travaillé ensemble pour aider à construire le réseau ferroviaire ici. Maintenant nous pouvons travailler ensemble pour le développer davantage".
La visite de cette délégation britannique en Argentine fait suite à une rencontre en janvier dernier à Davos entre le Premier ministre britannique David Cameron et le président argentin Mauricio Macri, durant laquelle les deux dirigeants ont discuté des relations commerciales entre leurs pays.
"La croissance de l'économie de l'Amérique latine offre d'énormes possibilités aux entreprises britanniques et c'est la raison pour laquelle je veux voir des progrès réels sur un accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur", a indiqué le ministre d'Etat britannique, faisant allusion aux prochaines négociations entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Urugay et le Venezuela.
Selon M. Price, le bénéfice de l'accord UE-Mercosur pour la Grande-Bretagne est estimé à 2,5 milliards de livres (3,6 milliards USD) par an.
Le ministre argentin des Affaires étrangères Susana Malcorra a révélé que le différend territorial "ferait partie certainement de notre conversation".
Après la guerre des îles Malouines en 1982, les relations entre la Grande-Bretagne et l'Argentine ont connu des hauts et des bas, incluant des interactions assez chaudes sous l'administration de Carlos Menem (1989-1999) et l'hostilité pure et simple sous l'administration de Nestor Kirchner et son épouse Cristina Fernandez (2003-2015).