Dernière mise à jour à 09h55 le 31/10
Un puissant séisme a de nouveau secoué les régions montagneuses de l'Italie centrale dimanche matin, dans le même secteur déjà touché par un séisme meurtrier en août et d'intenses répliques la semaine dernière. Le séisme de dimanche, le plus fort qu'ait connu l'Italie depuis des décennies, a renversé des bâtiments dans des villes anciennes, jeté dans les rues des habitants pris de panique et a même été ressenti à Rome, à près de 200 km, provoquant la fermeture préventive du système de métro de la capitale italienne.
Selon l'US Geological Survey, le séisme de magnitude 6,6 a frappé à 7h40 heure locale (02h40 HE) et était centré à Norcia, une ville de 5 000 habitants. Norcia est à seulement 65 km d'Amatrice, une ville dévastée par un tremblement de terre il y a deux mois, et qui a tué près de 300 personnes. La zone avait encore été touchée la semaine dernière par deux puissantes répliques simples, dont une allant jusqu'à 6,1, qui a fait des milliers de sans-abri. D'après Fabrizio Curcio, directeur de l'agence de protection civile de l'Italie, les premiers rapports après le tremblement de terre de dimanche indiquent qu'environ 20 personnes ont été blessées, sans qu'aucune vie ne soit en danger, et que personne n'a été tué.
La petite ville de Norcia a été la plus touchée : « Ce fut comme une explosion qui n'en finissait pas », a dit Pietro Luigi Altavilla, adjoint principal de la ville, à l'agence de presse italienne ANSA. « La vieille ville a été évacuée. Je ne sais pas quand il sera possible de tout remettre ensemble ». Mais, dès les premières secousses, quelques minutes avant la plus forte de 7h40, les habitants de Norcia sortis de chez eux pour se rassembler, couvertures sur les épaules, sur la place principale du village, ont pu constater les dégâts : la magnifique basilique San Benedetto, construite à partir du XIVe siècle, et qui aurait selon la légende été édifiée sur le lieu de naissance de saint Benoît, fondateur de l'ordre des Bénédictins, en 480, est désormais presque complètement détruite.
De son côté, le Premier ministre italien Matteo Renzi a pris la parole, disant « La fatigue ne doit pas se transformer en résignation », lors d'une brève conférence de presse à Rome. « Nous reconstruirons tout : les maisons, les églises et les magasins. L'Italie ne va pas lésiner sur la reconstruction des lieux qui représentent son âme », a-t-il affirmé, annonçant pour lundi une réunion extraordinaire du gouvernement. La dernière fois que l'Italie a connu un tremblement de terre aussi fort que celui de dimanche remonte à 1980, lorsqu'un séisme d'une magnitude 6,9 fit plus de 2 400 morts et 7 700 blessés. Des dizaines de milliers de personnes perdirent aussi leurs maisons dans le désastre.