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Une société belge implante une puce d'identification sous la peau de ses employés

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.02.2017 09h10
Une société belge implante une puce d'identification sous la peau de ses employés
Photo DR

Une puce sous la peau. La seule prononciation de ces mots a suscité des débats acharnés en ligne entre ceux qui ne voient aucun danger dans la diffusion de cette technologie et ceux qui, au contraire, la considèrent comme l'arme de contrôle final sur les gens par l'élite qui gouverne le monde. La nouvelle est arrivée de Belgique, où la société Newfusion, spécialisée dans le marketing numérique, a implanté une puce sous la peau de certains employés. Cette puce n'a pour seule fonction que celle de badge d'identification, et ne permet que d'ouvrir les portes du bureau et l'accès à l'ordinateur.

Selon le quotidien belge francophone Le Soir, 8 employés ont accepté volontairement de se voir poser une puce (de la taille d'un grain de riz) entre le pouce et l'index de la main. « Personne n'est obligé », a déclaré le directeur, Vincent Nys, à la chaîne de télévision VRT, expliquant que l'idée est née comme une plaisanterie d'un employé qui oubliait souvent son badge. Selon M. Nys « un iPhone est dix fois plus dangereux qu'une puce » en termes d'invasion de la vie privée. Les employés qui choisissent de ne pas se faire implanter la puce peuvent quant à eux porter un anneau ayant les mêmes fonctions.

« La technologie facilite notre vie quotidienne. Il ne faut pas avoir peur d'essayer, et il suffit d'en faire l'expérience », a dit M. Nys, expliquant que la puce comporte une mémoire des données d'entrée relatives aux contacts et aux cartes de visite, de sorte que vous pouvez facilement les transmettre vers un smartphone. Si pour Newfusion, cela représente le premier cas d'utilisation de ce genre de puce en Belgique, elle est déjà testée depuis des années aux États-Unis, en particulier parmi le personnel hospitalier, bien que certains États, comme le Wisconsin et la Californie, l'interdisent.

L'implantation de ces puces génère néanmoins une certaine suspicion, non seulement en termes de vie privée, mais aussi des problèmes de santé qui pourraient résulter, en Belgique mais également dans le reste du monde, comme l'a mentionné un rapport de l'American Medical Association de 2007. Mais Vincent Nys ne semble pas avoir trop de scrupules : « Si vous dites que vous êtes technologiquement innovant, alors pourquoi ne pas commencer par vous-mêmes ? » a-t-il ajouté. Mais Alexis Deswaef, président de la Ligue des droits de l'homme en Belgique, est inquiet. « Il existe un réel danger. C'est l'un des outils de contrôle total. Nous sommes en mesure de savoir à quelle heure l'employé a commencé à travailler et quand il a fait sa pause cigarette. Puis analyser s'il a été ou non très productif. Que ferons-nous avec les données recueillies ? Dans l'avenir, allons-nous vendre un peu de notre droit à la vie privée pour plus de sécurité ou de confort ? ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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