Dernière mise à jour à 08h55 le 26/05
La fusée Electron. Photo Rocket Lab via Twitter. |
Rocket Lab, une société de lancement spatial financée par la Silicon Valley, a lancé jeudi sa fusée Electron imprimée en 3D et motorisée par des batteries depuis la péninsule de Mahia en Nouvelle-Zélande. « Elle est partie dans l'espace. L'équipe est ravie », a déclaré dans un bref message Rocket Lab sur son compte Twitter officiel. Le lancement réussi d'une fusée à faible coût, imprimée en 3D, est une étape importante dans la course commerciale pour réduire les obstacles financiers et logistiques à la conquête de l'espace tout en faisant de la Nouvelle-Zélande un centre spatial inattendu. La société de fusée de Los Angeles et de Nouvelle-Zélande a fait l'éloge de son service comme un moyen pour les entreprises de mettre des satellites en orbite régulière.
«Notre objectif avec Electron a été de développer un véhicule de lancement fiable qui peut être fabriqué en gros volumes. Notre but ultime est de rendre l'espace accessible en offrant une fréquence sans précédent de possibilités de lancement », a déclaré dans un communiqué Peter Beck, fondateur et PDG de Rocket Lab. L'entreprise a passé les quatre dernières années à se préparer au lancement test et a reçu le feu vert de l'Administration fédérale de l'aviation américaine, qui surveille le vol, la semaine dernière. Le mauvais temps avait retardé le décollage de la fusée de trois fois cette semaine. Dans le même temps, la Nouvelle-Zélande a créé une nouvelle législation sur les fusées et a mis en place une agence spatiale en prévision d'un avenir en tant que centre spatial bon marché.
Aux Etats-Unis, les navires et les avions doivent être re-routés chaque fois qu'une fusée est lancée, ce qui limite les possibilités dans les cieux américains bondés, mais en revanche, la Nouvelle-Zélande, un pays de 4 millions d'habitantss dans le Pacifique Sud, n'a que l'Antarctique vers son Sud. Et elle est également bien positionnée pour envoyer des satellites destinés à une orbite Nord-Sud autour des pôles. Tout le monde n'est pas ravi cependant : de nombreux habitants de la communauté maorie majoritaire ont fait part de leur mécontentement face au blocage de l'accès aux zones publiques. « Les gens viennent à Mahia pour aller à la plage et l'accès en a été coupé, sans parler du bruit, car ils vont lancer une de ces fusées tous les 30 jours, empiétant sur notre mode de vie », a déclaré Pua Taumata, un agriculteur de Mahia.
Pour autant, elle estime aussi que le programme pourrait apporter des opportunités : « Je suis pour la technologie ... Beaucoup de choses peuvent provenir de l'éducation. Cela donne à nos enfants quelque chose de différent dans leur carrière. Personne n'avait pensé entrer dans l'industrie spatiale (jusqu'à aujourd'hui) », a-t-il déclaré. Rocket Lab est l'une des quelque 30 entreprises et agences du monde entier développant de petits lanceurs de satellites en tant qu'alternative pour les entreprises qui se heurtent au problème de lancements plus importants ou qui payent environ 50 millions de Dollars US pour un service dédié. La société a déclaré dans un communiqué avoir déjà reçu un financement de 148 millions de Dollars US et qu'elle est évaluée à plus d'1 milliard de Dollars US. Les clients de Rocket Lab comprennent la NASA, l'entreprise Earth-imaging Planet et les start-ups Spire et Moon Express. L'entreprise procédera à deux autres tests avant d'entamer des activités commerciales, qui devraient débuter vers la fin de cette année.